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samedi 16 juin 2007

Pour ne pas oublier « L'Inoubliable »


En parlant de mémoire, assise solide de nos souvenirs, on doit inévitablement aborder l'oubli. Fernand Ouellette, ce méconnu, cet oublié, à presque 80 ans et sans avoir consulté Les Correspondances d'Eastman (!) aborde l'inoubliable, tout en poésie et en profondeur. Je ne me serais pas pardonné d'oublier L'Inoubliable, pour se prouver, juste entre nous, qu'un oubli, c'est réparable. Et pour commencer à mijoter sur le thème des Correspondances, la MÉMOIRE.

Ce printemps est sorti L’Inoubliable - Chronique III, de Fernand Ouellette, le troisième volet de ce qu’on pourrait considérer comme le «grand œuvre» d’un des derniers poètes encore vivants de la génération de l’Hexagone. Presque en même temps paraissait, chez VLB, une étude de Denise Brassard intitulée Le Souffle du passage. Poésie et essai chez Fernand Ouellette, dans laquelle l’auteure brosse le portrait de cet immense écrivain qui, outre des poèmes, nous a aussi offert des essais, des biographies et des romans. Bien que 2008 devrait voir la parution d’un autre recueil, la sortie de Chronique III et du livre de Denise Brassard nous offre l’occasion de prendre toute la mesure de ce géant trop peu connu. Tiré du site www.lelibraire.org

« La mort n’est-elle pas, en effet, la seule chose qui soit véritablement «inoubliable» en cette vie? Cet «espace insaisissable», en signant la fin de toute mémoire, nous ouvre à la seule chose qui ne peut pas être oubliée: cette ineffable éternité, en nous, qui est à la fois notre origine et notre fin: «Ah! la mort se rapproche de nouveau, / Me prépare, comme on vide une demeure, / Tandis que je me penche sur la vie, / Rassemble les syllabes, […] Mais ne s’est-il pas élevé en irradiant / Celui qui […] approche les mourants, / Derrière le rideau du silence, / Qui commencent / De refléter sa gloire?», tiré de l'Inoubliable

L’Inoubliable nous rappelle que les mots ont un sens, un sens plus vaste que celui, fonctionnel et étriqué, qu’ils ont dans la vie quotidienne: «S’avançant dans sa spirale, depuis l’immémorial qu’elle rejoint, l’écriture va, passe son chemin et nous entraîne avec elle vers la Lumière», écrit Denise Brassard.

J'avoue que cette dernière phrase m'inspire particulièrement, ne serait-ce que pour son « immémorial », vaste mot qui enferme des mers et mondes ravivés. Même Le Petit Robert se fait limpide : « Qui remonte à une époque si ancienne qu'elle est sortie de la mémoire ».

Bibliographie :
L’Inoubliable. Chronique III, Fernand Ouellette, l’Hexagone, coll. L’appel des mots, 224 p., 25,95$
Le Souffle du passage. Poésie et essai chez Fernand Ouellette, Denise Brassard, VLB, 448 p., 29,95$

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