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dimanche 14 juin 2009

Je jette mes ongles par la fenêtre - Natalie Jean

Le rendez-vous du 15 du mois, rencontre des opinions diverses des rédacteurs de La Recrue et voici la mienne :

Le recueil idéal pour se réconcilier, ou se familiariser, avec le genre. Les personnes qui ont un peu de difficulté avec la nouvelle y préférant le roman vont aimer, c’est ma prédiction. C’est que dans la diversité, il y a une solide uniformité. Tout au long de ces onze nouvelles, je me suis sentie près de l’auteure.

Elle se laisse approcher, ou bien est-ce mon affinité avec sa légèreté dans la profondeur qui a joué ? C’est rare quand même, rester léger en abordant des sujets profonds. Paradoxal un peu aussi. Je commence à me connaître comme lectrice, trop de légèreté, par exemple de l’humour pour de l’humour frôlant le niais, ne vient pas me chercher, ou parfois même m’horripile.

Ici, rien de tout cela, plutôt une comédie dramatique de mœurs. Avec frôlement de drames seulement. Le style ? Ah, le style ... que j’ai aimé ce naturel ailé ! Presque aérien. Mine de rien, avec l’impression que l’auteure écrit comme elle respire, sans se prendre la tête à deux mains pour la torture du sérieux d’écrire. Sans prétention donc.

Les intrigues maintenant. C’est certain que l’approche étant plutôt sur le mode « je pense-suivez-moi », on se promène à droite, à gauche, on folâtre un peu, ça étourdit juste ce qu’il faut ... surtout après s’être habituée. Sous cet angle particulier, j’avoue avoir vécu une période d’adaptation, la première nouvelle m’a surprise. Mais dès la deuxième, mes neurones avaient compris, et ça y était, j’étais pleinement embarquée dans cette galère.

La galère humaine qui vit. L’action s’enfile et se faufile dans des situations de la vie, coincée parfois entre deux écorces caractérielles. Je vous le dis, toutes ces histoires sont écrites d’une manière naturelle, gage d’un talent certain. Une auteure à suivre, en commençant par la découvrir.

À ce chapitre (la découverte de l’auteure), petit bémol mais qui d’après moi n’aide pas la vente de cet excellent recueil ; le titre. Déjà que les libraires ont l’air complètement ahuris (et ils en entendent des titres !), le propre d’un titre étant d’annoncer d’une manière juste un produit, ce titre est folichon au point d’en être un peu disjoncté ce qui ne reflète guère le contenu. Évidemment, le contenu comme je l’ai perçu ...


N.B. Est inscrit sur la quatrième de couverture : Illustration de la couverture, Natalie Jean. N’aurait-il pas été plus juste de dire photomontage Natalie Jean, détail La naissance de Vénus de Botticelli ?

4 commentaires:

Dominique Blondeau a dit...

Bonjour Venise,

pour le titre, c'est une question de point de vue. Pour ma part, il m'a attirée et m'a donné envie de lire ce livre. Je voulais savoir ce que renfermait cette petite phrase...

Amélie a dit...

Le titre m'a tout de suite accrochée dans le bon sens -- c'est la couverture du livre que j'aime moins...
Comme quoi il n'y a pas de formule pour séduire tous les lecteurs! ;p

Venise a dit...

Dominique : J'ai été attirée aussi, une bizarrerie attire, par contre la dernière chose que je me suis imaginée est un style naturel, léger et loin d'être disjonctée.

Comme le recueil était disparu des tablettes de quatre librairies environ deux mois après la parution et que chaque libraire me faisait épeler le titre, j'en ai conclu que le livre avait un peu passé inaperçu ... malgré son titre ! Pourquoi ? Je me pose encore la question.

Le plus important est de rétablir la situation ; cette oeuvre vaut la peine d'être lue !

Venise a dit...

@ Amélie : Bien dit, pas de formule pour séduire le lecteur ! Malgré tout, l'apparence d'un livre, comme d'une personne, nous parle.

Je ne sais pas si tu as lu les compte-rendus de lecture de la Recrue mais Maxime partage tout à fait ton avis, il aimait le titre mais était par contre moins attiré par la couverture.

Malgré toute la futilité de la chose, j'aime bien parler de l'apparence d'un livre, continuant de croire que l'apparence a un poids, léger mais quand même, dans la décision de se l'approprier. Disons plutôt l'acheter, car à la bibliothèque le geste est moins impliquant, on ne l'aime pas, on le rapporte c'est tout.

Merci de ton commentaire !