Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

lundi 28 juin 2010

De fil en chas d'aiguille


Masse critique
Les blogues québécois sortent de l’ombre et sont de plus en plus considérés par les maisons d’édition. En autant que l’on soit inscrit chez Babelio (c'est leur initiative d'ailleurs), et qu’on tienne un blogue, on peut recevoir des exemplaires de presse des maisons d’éditions participantes. La condition ? S’engager à en parler sur son blogue et sur Babelio dans un délai d'un mois. Je me suis inscrite, même si je reçois déjà des exemplaires de presse de temps en temps, j’aime faire partie de la masse !

Appel de textes pour la revue Zinc (Marchand de feuilles)
En 1964, la galerie Bianchini de New York présentait American Supermarket. C’est cette exposition qui a rendu la soupe Campbell de Warhol célèbre. Et cette canne de soupe, on peut encore l’acheter au supermarché du coin. Car il y a de l’art dans les rangées du supermarché. Et il est temps d’y trouver un peu de littérature.

Ils cherchent des nouvelles, essais, récits, poèmes, photos et illustrations pour un numéro spécial sur le supermarché, les rencontres qui y sont possibles, la meilleure glace à la pistache, l’horreur des aliments modifiés génétiquement et les espaces spécialisés pour nos amis les crudivores. Le supermarché, c’est un passage obligatoire où cohabitent le melon à cornes et le pain tranché, c’est l’endroit idéal pour se conscientiser et pour culpabiliser aussi.

Soumissions par courriel à : revuezinc@gmail.com
Les textes doivent compter entre 5 et 10 pages (simple interligne) et être accompagnées d’une notice biographique et de votre adresse postale.

Mieux connaître Marchand de feuilles :
Incubateur des écrivains de demain, nous publions des auteurs résolus à enrichir notre culture et notre paysage littéraire avec des textes novateurs et insolites.

1960
Hé, qu’il s’en est passé des « choses » culturelles en ces années 60. Bien obligé de le constater : Leméac a fêté son demi-siècle voici quelque temps, y me semblait l’an passé mais là, sur leur site, oui oui, j’ai bien dit leur site Internet (certains pensent encore qu’ils n’en ont pas !), on y dit que la maison existe depuis 1957.

Cette année, c’est au tour de Hurtubise HMH d’atteindre le demi-siècle, et ça fête en grand, sous forme papier et sous forme numérique :
Papier : En 1960, après avoir participé à la création de la revue La Relève et accouché des éditions de L'Arbre, Claude Hurtubise fondait les éditions Hurtubise HMH. Afin de souligner les 50 ans de leur existence, ils publient Histoires de livres, un ouvrage collectif ...
Numérique : Ils font le saut dans le monde virtuel, et pour leur 50e anniversaire, ils offrent dorénavant une cinquantaine de titres en format électronique.

Et même si ce n’est pas à proprement parler littéraire, Le théâtre La Marjolaine, juste à côté de chez moi, fête aussi son demi-siècle cette année !

Où j’en suis ?
Comme toutes les fois où je fais silence quelques jours sur le Passe-Mot, je ne suis pas portée à lancer une critique, celle de Sombre peuple en l’occurrence. J’ai le goût de reprendre le fil avec du plus personnel, et je me rabats sur du « vrac » pour m’y faufiler. Cette fois, mon vrac fut si consistant, qu’il ne reste que quelques lignes pour mon petit (chas) « moi ».

Je tenais juste à dire que je lis plus qu’il n’y parait, et que j’écris plus qu’il n’y parait. Je lis de plus en plus de bandes dessinées et je touche aux livres jeunesse. Et quand je n’écris pas sur l’amour, je collabore aux textes du prochain opus de Marsi où on retrouvera plus de mots que dans Miam miam fléau. Ou encore, je me voue à mon service de correspondance pour ceux qui aiment recevoir une lettre au lieu d’une facture. Et, en plus je mijote un projet personnel ... mais je mijote trop, je devrais bientôt retirer du feu, et y goûter. À suivre ...

mercredi 23 juin 2010

Le lys en liesse !

Ce n’est pas parce que je célèbre le Québec l’année durant, en honorant sa littérature, que je tairai la St-Jean, une fête qui brûle de mille feux.

Que s’éclate les feux d’artifice, que s’entende la joie, que se voit le lys en liesse !

Fêtez, qu’importe vos allégeances, fêtez, ne serait-ce que pour entendre le cri qui vous montre en vie, par cette journée qui fête l’été arrivée. Son flot d’enfants qui frétillent de vie, se dégourdissent les jambes hors des cours d’écoles.

Je me souviens, enfant, comment l’été commençait en rêvant quand on fêtait la St-Jean. Tout l’été devant soi, c’était autant que toute la vie devant soi. Comme reines et rois, on courait, on sentait la liberté se jouer sous nos pas.

Même si le temps présentement prend son temps, ne sort pas pressé de sa parenthèse qui prend ses aises, la St-Jean Baptiste garde toujours pour moi son odeur de commencement, sentant l’espoir que le meilleur est devant, bien plus que derrière.

Je nous aime comme nous sommes, et ce n’est pas facile de s’aimer comme l’on est. Aimer ce qu’on aimerait être est tentant. C'est souvent chez « l’autre » que l'on voit ce qu’on aimerait être. Pourtant, il n'est même pas besoin de tendre l’oreille pour entendre que cet autre sent l’essence du Québécois plus fortement qu’on se sent nous-mêmes.

C’est tout ce que j’avais à écrire en lignes, à vous de lire « entre ».


BONNE ST-JEAN À TOUS !!!

mardi 22 juin 2010

Pas moins que trois

Je termine Sombre Peuple de Marie Christine Bernard ce soir, mais en attendant, je vous parle des Correspondances d’Eastman, parce que ça bouge en joual vert par là ! Sont quasiment dur à suivre ! Trois nouvelles presque coup sur coup. Bon, par laquelle commencer donc ? Par la plus ancienne, tiens, qui date pourtant que du 17 juin !


La Poste Restante


Le concours de la Poste Restante a reçu une centaine de lettres dont, certaines de la France. Eh oui ! Dévoilement des gagnants le 12 juillet sur le web,et lecture des lettres et remise des prix le 5 août, à la sympathique cérémonie d'ouverture. Ça vaut le déplacement, car en plus, en soirée, c’est le spectacle-entrevue avec Clémence Desrochers sur les planches du Théâtre La Marjolaine.


Le village est envahi

Et on ne s’en plaindra pas ! Une douzaine de boîtes à lettres sont disséminées à travers le village. Et qu’est-ce qu’il y a dans ces boites ? Des milliers de lettres ! Vous pensez que j’exagère là ? Mais non, s’il y a quelque chose, mon chiffre est modeste, ça peut aller jusqu’à un million de lettres ! Oui, oui, dans les gros, gros bouquins, il peut arriver que s’y inscrivent des millions de lettres ... de l’alphabet !
Je vous ais bien eu n’est-ce pas ? Plus sérieusement, c’est bel et bien des livres qu'il y a à trouver dans ces boîtes à lettres, parce qu’aux Correspondances d’Eastman la lettre se porte dans son sens le plus large. L’activité consiste à fouiller dans la boîte à lettre du voisinage ... d’en garder un, de préférence qui nous intéresse, et de le lire ! Et surtout, le rapporter pour qu’il arrive le même bonheur à une autre personne. Le livre voyage ainsi de main en main, de cœur en cœur ... pour raconter une belle histoire.

Cette activité amusante du Passe-livre est possible par la collaboration de la maison d’édition Bibliothèque québécoise et du Club de lecture d’Eastman.


Qui dit mieux ?

L’encan-bénéfice et ses trésors littéraires, et autres prix (pièces de théâtre, spectacles danse et humour), est en ligne depuis hier ! Vous pouvez d’ors et déjà miser. Personnellement, j’ai commencé. Vous verrez votre mise s’enregistrer sous vos yeux. Tout se passe en temps réel, vous pouvez donc voir la mise des autres.

D’un clic, la galerie défile, et ses portraits de personnalités littéraires renommées. De toutes manières, s’il y a une figure que vous ne replacez pas, on vous aiguille par son œuvre.

Curiosité et générosité obligent ... passez par ici, on vous attend 24 heures sur 24 heures (hé, un encan de nuit !!).

dimanche 20 juin 2010

Ru - Kim Thúy

J’ai lu Ru. Ce livre dont on parle tant. Cette fois, je ne sais pas pourquoi, je m’étais imaginé que ça ne pouvait être aussi « grandiose » que ce que les gens en disaient. Peut-être parce que je mettais l’engouement sur le dos du spectaculaire, sur l’inédit du témoignage, plus que sur le récit talentueux par son fond et par sa forme. Surtout que les quelques personnes avec qui j’ai échangé le qualifiaient d’un « suberbe ! » , je voyais briller leurs yeux, se gonfler leurs thorax pour finalement qu’en sorte un autre « superbe ! ».

Ils étaient sans mot pour le dire, je le comprends maintenant. Comment rendre ce que j’ai vécu et ressenti par cette lecture ? Ce coup de cœur ne m’a pas transportée, mais transpercée.

Ce récit de l’auteure, une réfugiée arrivée par ce qu’on appelait les « boat people » n’est pas présenté d’une manière spectaculaire, pas du tout. J’en ai conclu que cette histoire de vie est trop bien assimilée, trop connectée à l'intériorité pour « tomber » dans le sensationnalisme. Une histoire jonglée, mûrie, réfléchie. Du temps s’est écoulé avant de l’écrire. L’ingrédient « temps » fait lever les anecdotes en douceur, en légèreté. On dit que le temps fait son œuvre, eh bien, avec Ru, il en a fait une œuvre de grande qualité.

Je me demande encore comment il est possible de décrire certaines horreurs sur un ton réaliste, presque détaché ? Je dis « détaché » mais je ne suis pas certaine que ce soit le mot juste. Je peux dire que ce n’est pas un ton sublimé, ni idéalisé, plutôt enjoué qui mène à des anecdotes portés par une grâce surprenante. Je vois en Kim Thùy une vraie conteuse. Elle a le don. Elle sait où exagérer, où tirer pour que le fil du tragique s’allonge jusqu’aux sourires. Elle sait aussi admirablement bien boucler ses anecdotes.

On dit souvent que la beauté physique est un cadeau, qu’une personne ne fait rien pour être belle, à ce compte-là, peut-on dire qu’un auteur ne fait rien pour être profond, que c’est un cadeau ? J’ai trouvé Kim Thùy d’une profondeur rare, ou en tout cas avec une manière de voir la vie qui me plait beaucoup.

Il y a de la matière à réfléchir dans ce livre. Sur la reconnaissance, la débrouillardise, l’endurance, les liens familiaux, la solidarité, les différences, le silence, l’éducation de parents aux enfants, l’exil bien sûr, les mœurs des vietnamiens. La seule matière qui se réfléchit moins bien est la méchanceté issue de l’abus de pouvoir. On aurait beau y réfléchir jusqu’aux maux de tête, c’est à n’y rien comprendre.

La forme est intéressante sous ses aspects ; l’organisation du récit et le style. Le récit découpé par ce qu’on pourrait quasiment appeler des chroniques non chronologiques, plutôt tissés par des liens intelligents, plus que la simple avancée du temps.

Et le style ? Le style ?! Vous vous demandez, comment j’ai trouvé le style ? ... Superbe ! Vraiment, vraiment ... euh .... Superbe !

P.R (Petite Remarque) : L'objet livre est élégant, d'un esthétisme ciblant le sujet. La couverture de bonne qualité, avec une texture particulièrement agréable à toucher, un format facile à tenir. Tous ces points donnent le goût de le conserver dans sa bibliothèque pour un jour le relire.

jeudi 17 juin 2010

Les plages et les grèves de la Gaspésie - Josée Kaltenback

Les assidus du Passe-Mot savent que Marsi et moi partons à chaque année pour notre tour de la Gaspésie. Cette année, nous irons deux fois, c’est certain, et même l’avenir se dessine pour ne pas faire mentir le « jamais deux sans trois ».

Marsi a eu le goût de vous entretenir d’un de ses livres de chevet, répandre la bonne nouvelle pour tous ceux qui, un jour, voudront fouiller la Gaspésie sans rien manquer. Alors, voici, je lui donne la parole, profitez-en, il est habituellement peu bavard.

Les plages et les grèves de la Gaspésie -

Pour les tours de la Gaspésie, ou pour ceux qui s’y sauceront le temps d’une excursion, voici la bible des plagistes et des chercheurs de trésors, des soucieux du détail salin, des amoureux des foules comme des marcheurs solitaires.

Ce n’est pas mon premier contact avec cet ouvrage qui répertorie l’ensemble des points de baignades, ainsi que les lieux où il fera bon admirer fleuve, mer et baie qui entourent cette péninsule tant aimée. La première édition est, depuis longtemps, l’un de mes livres de chevet, à moi, cueilleur d’agates et chasseur de fossiles de plage en tout genre. Déjà, donc, Les plages et les grèves de la Gaspésie de Josée Kaltenback m’avait indiqué quelques endroits prometteurs et coins de paradis secrets et déjà il m’accompagnait dans mon logis pour assouvir mes rêves faits de « J’ai hâte aux vacances ! ».

Oui, Venise et moi accomplissons la grande boucle à tous les ans mais nul besoin de s’y adonner à ce point pour apprécier ce guide pratique. Juste de s’y plonger, dans cette deuxième édition peaufinée dont les textes et photographies magnifiques – Celles-ci de Robert Baronet et Claude Bouchard – ont toujours le mot et le regard précis. S’il y a eu des changements, c’est donc toujours dans le but d’offrir à tous les Gaspésiens de corps ou de cœur, d’avantage de clarté et de justesse pour bonifier leur rencontre avec le rivage.

Je réédite mon « Chapeau ! » aux éditions Fides, ainsi qu’aux auteurs – Textes et photographies – de ce galet appréciable et apprécié.

mardi 15 juin 2010

Fol allié - Patrick Dion

Oui, oui, c'est le 15 du mois. Déjà ! Pour le moment, sept autres commentaires de lecture sur le site collectif La Recrue du mois :

Folie incontrôlable - Mylène Durand
À travers les yeux de l'autre - Lucie
Passeport pour la décadence - Julie
La rupture du point de vue de l'homme - Phil
Fol allié : faut le lire - Anick
"À la folie et à la douleur d'une profonde blessure d'amour" - Caroline
Par-delà le besoin de dire - Claudio
Au coeur d'un "moi" - Venise

J’avais des attentes vis-à-vis ce récit ; l’auteur est sympathique, la maison d’édition est nouvelle, le livre est esthétique, et je raffole du titre.

Tout récit au « je » est risqué, à mon avis. On clique ou non avec ce « je », ça passe ou ça casse. Je ne sais pas si vous me voyez venir mais le lien de sympathie avec le protagoniste ne s’est pas noué avec moi. Au lieu d’éprouver de la compassion, les jérémiades continuelles ont fini par m’énerver. Ou pire, m’ennuyer.

La première question que je me suis posée pendant et après ma lecture est pourquoi cette sympathie n’a pas surgi avec moi ? Probablement l’émotion, me suis-je dit. Quand un ami s’épanche, que ce soit heure après heure ou page après page, de son impuissance à aimer, de sa peine, de sa colère, de la détresse vécue dans son enfance face à son père alcoolique, tu dois éprouver une émotion, ou sinon ...

Déjà qu’un tête-à-tête avec un homme et sa peine d’amour a quelque chose d’étouffant, si on y rajoute, ce qui m’a semblé un journal intime déguisé en « lettres à Alex », j’en suis arrivé à une surdose d’intériorité. Mes passages préférés furent les scènes où le « je » étais accompagné d’autres personnages, une aération bienfaisante de mes neurones. L’auteur décrit bien, il manie habilement l’image. Je dirais même qu’il en est spécialiste. Je me suis laissée emportée à certains moments.

Pour être honnête jusqu’au bout, je dois aborder une difficulté, celle que j’ai éprouvée avec l’omniprésence de l’humour. Je touche à un gros point, et si je l’apporte en dernier, c’est pour la difficulté de m’afficher comme un bizarre de poisson à contre-courant, puisque l’humour a la cote. Personnellement, cet humour très affiché m’a rarement décroché un sourire, je dirais même, qu'au contraire il a été jusqu’à déranger ces précieux moments d’accompagnement d’Éric dans ses émotions. Et hop, le jeu de mots me ramenait à une réalité drolatique et me sortait de l’intimité. Je confesse donc avoir manqué de compatibilité avec l’humour, parfois facile des jeux de mots, mais j’imagine que pour une personne qui l’a apprécié, ce récit a pris une toute autre teinte.

samedi 12 juin 2010

Le champs des merles - Louise Poulin

Je vous avoue avoir eu de l’appréhension avant de commencer ce roman. J'ai rencontrée l’auteure au Salon du livre de Montréal. À chaque Salon, je me promets de découvrir une auteure, spontanément et sans préméditation. Pourquoi ce titre alors ? Justement, pour le titre « Le champs des merles ». Joli. Évocateur. La couverture, élégante par sa sobriété et son bon goût. Et pour la dame derrière sa pile de livres, souriante, avenante, « espérante ».

Mon appréhension venait du quatrième de couverture, et son sujet grave, dramatique : « Être expulsé de son pays (en l’occurrence, le Kosovo) avec, pour unique famille, un petit garçon, voilà le drame de tellement de réfugiés à travers le monde ».

Rapidement, mon appréhension s’est envolée ; le style et sa sobriété lumineuse qui ne s’apitoie nullement y a été pour beaucoup. Les phrases tombent précisément, avec fluidité, sans lourdeur, malgré le sujet qui, lui, l’est. Ne serait-ce que pour ce point, je considère que cette auteure a du talent, beaucoup de talent.

Je retiens la marche de Julia, accompagnée de son fils de 6 ans, Vebee, tous deux jumelés à Yusuf, rencontré par la force de leur volonté inexorable de sortir des griffes de leurs bourreaux. Ils quittent leur pays, le Kosovo. On les suit, en même temps que tant d’autres, une chaîne d’êtres humains éteints par la tristesse, expulsés de leur terre par la force de la méchanceté qui les pousse sur une route extrêmement dangereuse. Chemin faisant, Julia se pose tant de questions, et il m’a fait plaisir d’accompagner sa réflexion et celle de Yusuf. Pour la rigueur des conditions, inhumaines, le danger de perdre leur vie, on pourrait s’attendre à un état dépressif. Non, Julia et Yusuf sont courageux, vaillants, mus par l’espoir ; Yusuf, de retrouver femme et filles, et Julia, de sortir son fils de cette galère. Pour toujours. Donner toutes les chances à son fils de sortir de la bulle dont il s’est entouré pour se protéger. Heureusement, il y aura un cochonnet pour l’égayer. Et plus tard, un chat, pour égayer Yusuf. Je crois bon de préciser que le personnage pour lequel j’ai éprouvé le plus grand attachement est Vebee.

J’ai découvert une lumière diffusée au-dessus de cette marche presque initiative, tellement qu’elle m’a fait penser au chemin de Compostelle. Le regard de l’auteure crée une distance saine sur l’action, ce qui génère la force de ce récit, qui, je le répète, aborde pourtant un sujet dur ; l’exil obligatoire, l’expulsion. Des phrases sur les merles ponctuent le récit. J’ai eu l’impression, et c’est vraiment de l’ordre de la plus pure subjectivité, que l’auteure s’est nourrie, inspirée de ces sentences. Un concept intéressant si on pense que le merle est l’emblème du Kosovo, par contre, ces phrases m’ont plutôt laissée indifférente.

C’est rare à ce point, mais la fin m’a beaucoup contrariée. Ça devient délicat de parler d’une fin, premièrement, l’histoire et donc sa fin, appartiennent entièrement à l’auteure, et de cela, je suis parfaitement consciente. Et puis, s’exprimer librement à ce sujet peut affaiblir le ressort de l’intrigue, car justement, intrigue il y a jusqu’à la fin. Je ne peux que dire, sans rien trahir : « bon dieu que, personnellement, je n’aurais pas amené le dénouement dans ce retranchement ». Voilà d’ailleurs une des beautés de cette histoire, il y avait tant de fils et de fins possibles, et pour dire vrai, c’est la dernière que j’aurais choisie ! Peut-être est-ce inspiré d’un fait vécu, ce qui ne serait pas si surprenant.

Si vous avez le goût d’une histoire réaliste et d’actualité, abordée avec un recul surprenant, éclairant des personnages plus que crédibles, vrais, Le champs des merles vous enchantera.

Le champs des merles, Louise Poulin, Édition Nouvelle Optique, 2009, 177 p.

mercredi 9 juin 2010

Poste restante : sur des ailes de papier

Je viens d’attraper cette conversation au vol sur facebook, et je l’ai copiée intégralement (j'ai demandé la permission). Parce que vous êtes concernés (hé hé !). Enfin, j’ose le croire. Ou vous le conseille chaudement. Et vous le souhaite. Et vous y invite sans faute ...

Si, après tout ce palabre, vous hésitez toujours, parlez-en autour de vous ! Réveillez les cœurs d’épistoliers !


-------- Vient de participer au concours de la Poste restante des Correspondances d'Eastman.

-------- c'est quand la date de clôture ? c'est où, t'as le lien ! J'y pensais justement depuis plusieurs jours mais pas eu le temps !!!
merci d'avance !

--------- C'est jusqu'au 15 juin, 23h59... Infos ici ... , oui, c'est ça, .

------- merci merci merci ! j'veux y participer aussi !



Venise ---- Yé !!!! Que je suis contente d'entendre ça ! J'exulte !

(vous ferez un petit voyage au Québec, à Eastman, sur des ailes de papier !)

À noter :tiré de la page des règlements :

• Les textes doivent être présentés à double interligne, en caractères 12 points et nous parvenir par courriel : posterestante@lescorrespondances.ca Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir
OU
par la poste : Concours de la poste restante C.P. 37 Eastman (Québec) J0E 1P0

Veuillez noter qu’aucune copie manuscrite ne sera acceptée.


bonne chance !

lundi 7 juin 2010

Au coeur de ma subjectivité

Bon, je me dépose enfin. Comme je tiens toujours mes promesses, eh bien, je vous reviens avec mes impressions sur la conférence de presse des Correspondances d’Eastman où étaient invitées, entre autres, l’auteure de Ru, Kim Thuy. Plusieurs personnes étaient présentes, mais je vous amène vers ce qui m’a laissé une forte impression.

J’ai été frappée par l’exubérance de cette écrivaine, Kim Thúy. Elle nous a adressé la parole ; un débit rapide, rebondissant d’une idée à l’autre, sans aucune feuille de route, elle semblait y aller d’un « au pire, ou au mieux, je dirai tout ». Une bombe d’énergie verbale ! Au cas où elle aurait une panne d’inspiration, j’imagine, elle avait apporté le livre « Les Murs » d’Olivia Tapiero, qu’elle a tenu entre ses mains tout au long de son allocution. Ce n’est qu’à la toute dernière minute, déjà éloignée du micro, qu’elle a laissé échappé un convaincant : « c’est super bon, ce roman ! ». Va sans dire mais je le dirai, elle a complété ma conquête de désirer ainsi, généreusement, pousser un premier roman québécois.

Elle est excitée par ce qui lui arrive, et ça se comprends. Réclamée un peu partout, son « Ru » l’amène de par le vaste monde. Cette journée-là, le 2 juin, elle quittait pour la Suisse, et juste avant de partir pour Eastman, elle avait reçu un appel vérifiant ses disponibilités pour un Concours qui récompense à la condition expresse que le lauréat soit présent pour recevoir son Prix (désolé, je n’ai pas saisi lequel). Il y avait donc beaucoup d’excitation dans l’air !

Je ne crois pas me tromper en avançant qu’elle est un peu dépassée par l’ampleur de son succès. Pour reprendre le thème des Correspondances, ce serait pour elle une "rencontre inespérée" avec le succès. Elle nous a d’ailleurs parlé de la quantité de personnes qui l’ont encouragée, poussée, pour qu’elle le sorte enfin ce récit de vie emprisonné dans sa tête. Elle est très reconnaissante à tous pour la foi qu’ils ont eu en elle et elle l’a exprimé avec fougue. Avant d’être publié, elle travaillait dans les cuisines d’un resto et nous a raconté plein d’anecdotes de cette époque, toutes plus drôles les unes que les autres. Elle adore faire rire, c’est clair qu’elle est une extravertie. On s’avouera, tout à fait entre nous, que les écrivains ne le sont pas tous !

Laissez-moi vous raconter ce moment magique de lecture. La charmante comédienne Macha Limonchik qui, elle aussi est absolument drôle (et sans le vouloir parfois !) a lu le début de Ru en présence de l’auteure. Dire que Kim Thúy écoutait serait bien en-dessous de la vérité, elle vivait le texte. Je l’avais sous les yeux, je la voyais très émue. Le dernier mot soufflé par Macha L., c’était à son tour de prendre la parole et je me suis sérieusement demandé si elle arriverait à avaler le « motton ». Elle aurait voulu faire semblant d’être au-dessus de l’hommage de cette lecture, qu’elle en aurait été bien incapable. Elle s’est dit bouleversée. C’était la première fois qu’elle entendait son texte à haute voix, il ne lui appartenait plus, ses personnages projetés hors d’elle, ses démons aussi. Elle a été jusqu’à éprouver la sensation que ces mots, c’était Macha Limonchik qui les avait écrits ! Vous voyez combien elle vit à fond ? Cette intensité plaît, attire, trouble. Danièle Bombardier, animatrice de ce moment fort a laissé tomber « Dommage que ce ne soit pas moi qui vous interviewe aux Correspondances ! ». Effectivement, ce ne sera pas Danièle Bombardier, et au cas où vous voudriez le savoir, ce sera Myriam Wojcik qui fera s’épancher Kim Thúy, aux côtés de Marc Levy et de notre dame écrivaine d’Eastman, Louise Portal. Une diversité telle, que je frétille de voir qu’est-ce que ce cocktail d’énergies va donner.

Pour revenir à la conférence de presse, parce que si on dit "presse" c’est que la presse est supposé y être, et c’était le cas. Le plus merveilleux est que dans ce sympathique resto d’Eastman « Les trois Grâces », on oublie les caméras, les journalistes qui prennent des notes, c’est l’intimité de l’endroit qui l’emporte. Faut le faire ! Une conférence de presse de village a un goût d’authenticité et de simplicité qui n’empêche pas l’effervescence.

Comme à chaque année, je suis revenue enchantée, et dévorée par la hâte. Cette fois s’ajoute la hâte féroce de lire Ru. Aussitôt terminé Le champs des merles, que j’achève, je m’y plonge !

jeudi 3 juin 2010

Communiquons !

Avant de vous parler du subjectif (mes impressions sur la conférence de presse du 2 juin), je laisse passer l'objectif ... les faits. Suit ci-dessous, le communiqué de presse (légèrement adapté) qui rassemble les grandes lignes de la 8e édition des Correspondances d'Eastman. J'ai bien dit les "grandes lignes", suivront d'assez près d'autres "petites lignes" ...

J'en profite pour vous amener au paragraphe qui vous concerne tous, immédiatement, celui qui précise la date limite pour participer à la Poste restante : 15 juin. Oui, le 15 juin ! Tout le monde attend-il la dernière minute pour participer ?! Allez, suivez votre désir, votre instant, votre instinct ! C'est un honneur que d'être lu à la grande fête de la lettre ! Prenez cet instant pour vous relier à vous, à votre intériorité, à votre créativité. Donnez-vous ce temps ; vous le méritez ! Nous attendons vos lettres en grand nombre ... il y a des récompenses littéraires, exprès pour vous qui vous seront remises dès l'ouverture des Correspondances, jeudi, le 5 août.

Sans plus tarder (car je suis capable de vous entretenir jusqu'à demain !)... Place au communiqué de presse, juste pour vous, chers lecteurs ! Et si vous avez des ? questions ? suite à cette lecture, n'hésitez pas une seconde, je suis ici pour y répondre et, en plus, ça me fait un immense plaisir :-) ...

Communiqué de presse ... à lire (publier) immédiatement
Du 5 au 8 août, les Correspondances d'Eastman porte haut la confiance en servant le thème des « Rencontres inespérées » qui ouvrent à tous les possibles de la vie. Pendant 4 jours et 3 nuits, cʼest lʼoccasion dʼentendre et de voir une trentaine dʼécrivains et artistes sʼexprimer sur le sens profond de la rencontre, quʼelle vienne de lʼesprit, des pensées, ou du coeur.

Cʼest à nouveau sous la marquise du Théâtre La Marjolaine, et suspendus dans une bulle champêtre, que les écrivains sʼabandonneront à des confidences parfois surprenantes lors dʼentretiens dirigés par des animateurs expérimentés, tel que Jacques Allard, Danièle Bombardier, Bruno Lemieux, Antoine Tanguay, et Myriam Wojick.

La porte-parole de lʼévénement, Danièle Bombardier est enthousiaste, et comment ne pas lʼêtre à lʼévocation de noms dʼécrivains tels que Dany Laferrière, invité dʼhonneur de lʼévénement et gagnant du prix Médicis 2009, ainsi que des Edem Awumey (en lice pour le prix Goncourt 2009), Jean Barbe, Jean-François Beauchemin, Myriam Beaudoin, Marie-Christine Bernard (Prix France-Québec 2009), Simon Boulerice, Joël Des Rosiers, Christine Eddie, Max Férandon, Dominique Fortier, Louis Hamelin, Monique LaRue, Alain Mabanckou (invité de la France), Marsi, Michèle Plomer, Louise Portal, Yvon Rivard, Hélène Rioux, Francine Ruel, Marc Séguin (prix des collégiens 2010), Rodney St-Éloi et Kim Thuy (prix RTL-Lire 2010). La floraison de talents est telle, quʼon pourrait sʼexclamer « nʼen mettez plus, le jardin est plein » !

Cette année, plus que jamais, les jeunes ne seront pas en reste. Pour lʼoccasion, des écrivains qui ont écrit pour la jeunesse, Dany Laferrière, Marie-Christine Bernard, Daniel Laverdure et le bédéiste Marsi se feront Mousquetaires des lettres. Ils iront, tambour battant, à la rencontre de lʼimaginaire fertile des jeunes de 8 à 15 ans.

Entretiens et cafés littéraires : Respirer lʼautre
À la demande générale, cʼest sous la marquise du Théâtre La Marjolaine, qui célèbre cette année ses 50 ans, que se vivront des «cafés littéraires» très prisés, si on se fie aux années antérieures. Afin de réserver des places qui partent vite, il est suggéré de se procurer les billets rapidement pour ce privilège rare de rencontrer de près, trois ou même quatre écrivains de renom sur une même tribune. Et quelle tribune ! Ces cafés littéraires à lʼair libre sont certainement une terre fertile pour des rencontres inespérées.

Marc Levy de retour pour son amour de la lettre
Que diriez-vous dʼun atelier dʼécriture sous la guidance de Marc Levy ? Les Correspondances dʼEastman sont privilégiées, cet écrivain de grande renommée sʼest pris dʼaffection pour cet événement unique en Amérique du Nord. Il faut dire quʼil entretient un amour particulier avec la correspondance ; dans presque tous ses romans, lʼénigme passe par le prisme dʼune lettre. Dans le cadre de cet atelier, en plus de recueillir ses confidences sur lʼimportance de la correspondance dans sa vie, quelques chanceux pourront bénéficier dʼune séance dʼécriture guidée par cet homme sensible, à lʼimaginaire débordant. Il serait de mise de se hâter pour réserver ! Si, malgré tout, vous avez manqué votre chance, vous pourrez vous reprendre en assistant au café littéraire « Lʼattente de lʼautre (lʼespéré) ». Lʼauteur y sera, en compagnie de Louise Portal et Kim Thuy. Si on se fie à lʼannée passée, il y aura de la magie dans lʼair !

SPECTACLES LITTÉRAIRES : CONCERT DE MOTS
Jeudi 5 août, 19 h 30 : Clémence. 50 ans de métier, ça se raconte!
Cʼest à Clémence DesRochers, une femme témoin de notre temps depuis 50 ans, que les Correspondances dʼEastman ont confié le spectacle dʼouverture. L'animation assurée par la très expérimentée Danièle Bombardier mettra notre Clémence nationale de lʼavant, cette femme attachante pour son humour à la fois tendre et mordant.

Vendredi 6 août, 19 h 30 : Lettres recommandées
Cette coproduction avec le Festival international de la littérature présage, avec ses savoureux extraits de missives de Yann Martel à Stephen Harper. La mise en scène est de Claude Poissant qui a aussi participé au collage des textes avec Marc-Antoine Cyr. Il sʼimposait de faire appel à des comédiens de calibre pour servir ces textes intelligents : Sophie Cadieux, Alexandre Goyette, Louise Laprade, Macha Limonchik, Olivier Morin et Étienne Pilon.

Samedi 7 août, 19 h 30 : Je suis un pays rêvé Hommage à Dany Laferrière
Lʼoccasion était trop belle de ne pas en profiter pour rendre hommage à Dany Laferrière. Le collage de textes sera lu par une comédienne accomplie, Pascale Montpetit, soutenue par Mireille Métellus, Mani Soleymanlou et, Martin Faucher qui assure également la mise en lecture. Cette soirée sera suivie par La Caravane de lʼEspoir, une activité-bénéfice au profit du Fonds Haïti de Bibliothèque sans frontières.

Dimanche 8 août, 15 h 30 : Hommage à Marie Laberge
Dans un élan naturel dʼaffection et dʼaffinité, Les Correspondances dʼEastman rendront également hommage à lʼécrivaine Marie Laberge dont le feuilleton épistolaire Lettres à Martha est suivi par plus de 42 000 lecteurs et lectrices.

Il est à noter que cette année, le partenariat avec le Théâtre La Marjolaine sʼaccentue et permet le système des sièges réservés pour les spectacles littéraires ci-haut mentionnés
(Venise rajoute ... réservez tôt ! ... numéros de téléphone à la toute fin)

Nouveautés : spécifiquement vôtre
Souper-causerie : complices dans lʼécriture comme dans la vie
Louise Portal, muse et co-fondatrice des Correspondances dʼEastman, et son complice, Jacques Hébert, nous font le cadeau de leur intimité de fervents créateurs, en partageant un repas de fine cuisine santé. Une rencontre coup de coeur présentée par le SPA Eastman. RSVP : 450 297-3009.

Le Salon de Martha
Passez au salon, des correspondantes de Martha attendent toutes personnes curieuses de faire
connaissance avec Martha, un personnage mis au monde par Marie Laberge, qui a rejoint plus de 40 000 correspondants et correspondantes.

UN COEUR QUI BAT LA MESURE DES LETTRES
Le Circuit des lettres prêtera le pas à quelque 3 000 personnes curieuses dʼarpenter les aires
aménagées pour lʼécriture : chambres, jardins et, sʼajoute cette année un sentier poétique où des
écrivains et des artistes ont laissé leurs empreinte : le Portage des mots. Lʼan passé, pas moins de 2 000 lettres ont été expédiées de par le monde, comme autant dʼéchos à la grande fête des lettres. Des projections de films, des expositions reliées à lʼart du mot, des lectures
publiques, seront autant de lieux propices pour mener le randonneur au
bonheur dʼune rencontre avec soi, ou avec lʼautre.

La Poste restante
Sous la supplique des fervents épistoliers, la lettre est maintenant mise en vedette avant lʼévénement. En cette 8e édition, la Poste restante voit grand et étend son concours à quiconque se sent inspiré par le thème « Rencontres inespérées ». Jusquʼau 15 juin, à partir du confort de son foyer, lʼépistolier peut envoyer autant de lettres quʼil le désire, par courriel ou par courrier postal. Les noms des gagnants du concours seront dévoilés lors de lʼouverture officielle, le jeudi 5 août, à 17 h. Description des nombreux prix et règlements

La Poste courante
La lettre courante prend les jambes à son cou, ce qui ne serait pas possible sans lʼaide des valeureux facteurs qui les transportent dans leur sac ! Pour le détenteur du stylo passeport, toutes ses lettres rédigées sur le Circuit des lettres seront affranchies, quʼimporte la destination. Et il nʼy a pas que la détente et lʼinspiration promises au coeur des chambres et des jardins dʼécriture, on y trouve aussi de la lecture avec une centaine de livres, mis à la disposition du randonneur épistolier. Il nʼy manque que le carnet dʼadresses personnel de lʼépistolier !
Le Sentier des lettres sera animé, lʼespace de notre passage, par les mots envoûtants de Dany Laferrière et des poètes haïtiens… à lire sur des panneaux graphiques le long du parcours qui mène à la Chambre sylvestre.

Un service en attire un autre
Le service de la Bouquinerie sʼimpose dans le contexte des Rencontres inespérées. Les
Correspondances dʼEastman, en collaboration avec la librairie Archambault, rendent possible la satisfaction du désir né dʼune rencontre inattendue. Quoi de plus apprécié par le lecteur, après avoir entendu un écrivain aimé à un café littéraire, de pouvoir se procurer son oeuvre en plus de la lui faire dédicacer ?

Le coeur du village palpitera dʼactivités, le coeur de La Marjolaine également, pour relier les deux, lʼaorte du chemin du Lac dʼArgent jusquʼau Chemin du Théâtre, le service de navettes est disponible gratuitement en après-midi.

Accueil et billetterie
Le stylo-passeport donne accès au site, incluant les expositions, les projections, les animations sur le Circuit des lettres. Papier et enveloppes sont fournis gracieusement à lʼinscription. Les enveloppes accréditées par les Correspondances sont affranchies aux frais de lʼorganisation, et ce, partout dans le monde ! Le stylo-passeport biodégradable est en vente au chapiteau de lʼaccueil au coût de 12,50 $ pour les adultes et de 10 $ pour les aînés (65 ans et plus) et les étudiants avec pièce dʼidentité. À noter que lʼentrée est gratuite pour les moins de 16 ans.

Heures dʼaccueil sous le chapiteau dans le stationnement de lʼÉglise :
Jeudi (de 12 h à 17 h)
Vendredi et samedi (de 9 h 30 à 20 h)
Dimanche (de 9 h 30 à 15 h 30).
Les billets pour les spectacles, les cafés littéraires et les ateliers sont en vente aux endroits suivants :

Billetterie officielle : La Place des lettres (338, rue Principale, Eastman)
Ouvert du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h
Le dépanneur de la Pointe (25, rue Lapointe, Eastman)
Ouvert 7 jours sur 7, de 6 h 30 à 22 h (le dimanche à partir de 7 h)
Le magasin Archambault de Sherbrooke (330, rue des Érables)

Réservations téléphoniques : 450 297-2265 ou 1 888 297-3449
Renseignements : info@lescorrespondances.ca

photo 1 --- Kim Thuy Auteure de Ru
photo 2 --- Martin Faucher, Kim Thuy, Danièle Bombardier, Macha Limonchik
photo 3 --- Marc Levy
photo 4 --- Sélection de livres d'écrivains invités / Brigitte Beaudet
photo 5 --- Macha Limonchik lisant un extrait de Ru de Kim Thuy
photo 6 --- Martin Faucher, Kim Thuy, Danièle Bombardier, Macha Limonchik, Line Richer, Nicole Fontaine

mardi 1 juin 2010

Pleurer comme dans les films - Guillaume Corbeil

« Une histoire d’amitié et de rêves projetés sur l’écran sombre de l’inquiétude et de la souffrance » Il est dit aussi sur la quatrième de couverture : « Guillaume Corbeil a terminé une maîtrise en création littéraire. Il étudie présentement à l’école nationale de théâtre du Canada. »

Eh bien, je n'ai pas été surprise d'apprendre que cet auteur étudie en théâtre en lisant la quatrième de couverture, une fois ma lecture terminée. J’y ai trouvé une essence théâtrale, par les personnages forts, mystérieux, étranges, pour la tension dramatique qui sous-tend chaque tableau. Et un côté nettement décalé entre la réalité et le fictif. Un peu comme si on se regardait vivre, pleurer, rire, créant un décalage comme dans les films. Et finalement ce qui m'a semblé être des symboles, par exemple, celui des boules que l'on secoue pour y créer de la magie est très présent.

C’est l’histoire de deux enfants, un garçonnet hydrocéphale (j’ai pris cette info sur la quatrième, je ne l’ai pas saisi en lisant) et sa petite amie et cousine, Jade. Celle-ci est aveugle, en fait elle n’a pas de yeux du tout, et est affublée, pauvre elle, d’un père complètement borné qui, de génération en génération se relaie le rêve d’une vie : conduire des grues. Donc, c’est réglé, pas d’école pour cette petite puisque le seul horizon possible est le maniement de manettes... et comme elle ne voit pas, peine perdue, vie fichue.

Une tendre complicité unit ces deux enfants qui nagent dans un monde d’enfance étrange, empreint de peurs, de mystères, et de ces fortes interprétations de la réalité. Le garçon adapte sa vision pour Jade, lui offre un monde embelli. Par amour pour elle, il désire qu'elle voit du beau, du magique. L’auteur nous amène à la frontière étroite rasant le réel et l’imaginaire. C’est poreux ; on chavire dans un ou dans l’autre. Ça peut donner un peu de vertige, le sol de la réalité se dérobe parfois.

Ce que j’ai cependant trouvé le plus étrange est la projection de la mère sur son fils : il ne sera pas un écrivain, il est un écrivain, j’ai eu l’impression bizarre que le présent s’imbriquait dans le futur. Elle va jusqu’à laisser libre une place dans la bibliothèque pour ses futures œuvres. C’est trouble, nébuleux, malsain cette attention et ambition que cette mère prête à son fils. Tout est excessif dans cette histoire. Un fait est resté dans le brouillard pour moi et c’est la relation de la mère avec Émile Ajar, son locataire qui vampire la vie de la mère et du fils ; est-il ou pas le père du garçon ?

Ce que j’ai préféré est la relation des enfants entre eux. L’ambiance est forte et convient à l’étrangeté. On s’y attend avec des enfants. Avec les adultes, c’est spécial, suis-je arrivé à vraiment m’adapter ? Ce roman ouvre les vannes de l’imaginaire, alors les amateurs de réalités terre à terre, abstenez-vous ! Par contre, ceux qui aiment les symboles, les métaphores, les excès, l’onirique, on peut aller jusqu’à dire la poésie, vous serez plus que servis, vous serez comblés.

Thème très bien abordé de l'enfermement dans lequel nous projette la pauvreté de notre vision. J’ai apprécié, par contraste avec l’étrangeté, que la plume soit alerte, habile, précise. Je suis certaine que ce n'est pas le dernier roman de cet auteur.

Sophie Cadieux a adoré !

Pleurer comme dans les films, Guillaume Corbeil, Leméac, 151 p.