Faites comme chez vous

Faites comme chez vous
c'est recevant !

lundi 31 janvier 2011

Sac au vrac

Avant d'entamer le mois de février et sa plus grande luminosité, je clos par un vrac de bon aloi. Le premier sujet est une suite du dernier billet "Finalistes du prix des libraires". Encore une fois cette année, je n'arrivais pas à comprendre parfaitement le processus, et je ne suis pas la seule. Ici et sur facebook, plusieurs interrogations. Alors quoi de mieux que d'aller à la source, j'ai le processus de sélection rédigé par l'Association des libraires du Québec. Si ce n'est toujours pas clair après votre lecture, on en discutera.

« 1 La liste préliminaire
La première rencontre, située en novembre, permet de dresser la liste préliminaire du prix, composée de 12 titres québécois et de 12 titres hors Québec. Les sept libraires membres du comité de sélection parcourent donc la liste des titres qu’ils ont appréciés au cours de l’année et qu’ils ont, au préalable, partagés avec les autres par courriel. À cela s’ajoutent les choix que les libraires ne faisant pas partie du comité ont souhaité soumettre à leur attention. Lors du débat, duquel émergera une liste de 12 titres, les membres du comité prennent en considération la qualité littéraire et l’originalité de l’œuvre; le principal critère de sélection à cette étape demeure toutefois le coup de cœur!

Les sept libraires s’engagent à lire les 24 titres sélectionnés, tout en restant attentifs aux livres paraissant jusqu’au 31 décembre. Ceux-ci peuvent effectivement être ajoutés à la liste des finalistes.

2 La liste des finalistes
Une seconde réunion se tient vers la fin du mois de janvier dans le but d’établir la liste des finalistes. Chacun des sept membres du comité propose un palmarès de cinq titres dans les deux catégories : ainsi, 5 points sont accordés à leur livre favori, 4 points à leur second choix et ainsi de suite jusqu’à leur cinquième. La somme totale des points pour chaque œuvre permet d’élaborer la liste des finalistes, cinq par catégorie. En cas d’égalité, les libraires doivent se prêter à un débat démocratique selon les critères suivants : la qualité de l’œuvre, la qualité de la langue, l’originalité et l’intérêt que la lecture a suscité chez eux.

3 Les lauréats
Une fois la sélection des finalistes complétée, le processus de votation, coordonné par l’Association des libraires du Québec (ALQ), peut être enclenché. Un bulletin de vote est alors acheminé à tous les libraires du Québec, issus des librairies indépendantes, des coopératives en milieu scolaire, du Groupe Archambault, du Groupe Indigo – Livres & Musique et du Groupe Renaud-Bray. En provenance de plus de 300 librairies à travers la province, les libraires bénéficient de deux mois pour arrêter leur choix.
La compilation s’effectue dans les bureaux de l’ALQ.
Le nom des lauréats est dévoilé lors d’une cérémonie de remise ayant lieu le deuxième lundi du mois de mai. »


L'aventure des mots du Centre Berthiaume-Du Tremblay

Concours d'écriture sans prétention pour les personnes de 50 ans et plus. En cette 7e édition, le thème est "L'amour selon les génér@tions". Date limite pour envoyer un texte de minimum 600 mots et maximum 1700, le 31 mars 2011.

Le jury choisit 5 textes, chaque lauréat reçoit une somme de 300 $ et voit son texte publié dans un recueil qui est lancé à l'automne 2011. Pour les détails sur le thème, passez par ici.


Table ronde au Salon

J'aurais le plaisir de participer à une table ronde au Salon du livre de l'Outaouais:
L’édition dans tous ses ét@ts : Les blogues et le livre
Le 24 février - - - à 19 h 30
Scène : Jacques-Poirier.

Le Cercle (jeu télévisé)
Un mémo de dates :
Marsi participe au Cercle : semaine du 7 au 11 février
Venise participe au Cercle : semaine du 21 au 25 février

mardi 25 janvier 2011

Les finalistes du Prix des Libraires !

Je m'empresse de publier une grande partie du communiqué que je viens de recevoir à l'instant. La cérémonie du dévoilement était aujourd'hui à 10 h 30 à la Grande Bibliothèque. C'est tout frais !

CATÉGORIE ROMAN QUÉBÉCOIS
¤ Je voudrais qu’on m’efface, Anaïs Barbeau-Lavalette (Hurtubise)
¤ La canicule des pauvres, Jean-Simon DesRochers (Les Herbes rouges)
¤ La constellation du lynx,Louis Hamelin (Boréal)
¤ Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles, Nicolas Langelier (Boréal)
¤ Petite armoire à coutellerie, Sabica Senez (Leméac)

Mon commentaire :

Ma surprise "Réussir son hypermodernité...". Bien sûr que personnellement, j'aurais gardé "Les larmes de St Laurent". Sur facebook, j'ai déjà fait mes prévisions sous un commentaire d'un libraire faisant partie du comité : La constellation du lynx" va remporter.

Faites les vôtres... c'est toujours amusant !

Je vous transmet la liste AVANT la sélection d'aujourd'hui :

¤ Je voudrais qu’on m’efface, Anaïs Barbeau-Lavalette (Hurtubise)
¤ Paul et Claudel, Daniel dÄ (Hurtubise)
¤ La canicule des pauvres, Jean-Simon Desrochers (Les Herbes rouges)
¤ Les larmes de saint Laurent, Dominique Fortier (Alto)
¤ La constellation du lynx, Louis Hamelin (Boréal)
¤ Ceci n’est pas une histoire de dragons, Mathieu Handfield (Ta mère)
¤ Réussir son hypermodernité et sauver le reste de sa vie en 25 étapes faciles, Nicolas Langelier (Boréal)
¤ La petite et le vieux, Marie-Renée Lavoie (XYZ éditeur)
¤ L’Homme blanc, Perrine Leblanc (Le Quartanier)
¤ La ballade de Nicolas Jones, Patrick Roy (Le Quartanier)
¤ Petite armoire à coutellerie, Sabina Senez (Leméac)
¤ Attraction terrestre, Hélène Vachon (Alto)

*******************************************************************
Pour les personnes qui s'intéressent à ces titres annoncés aujourd'hui :

CATÉGORIE ROMAN HORS QUÉBEC
¤ Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants, Mathias Enard (Actes Sud)
¤ L’homme inquiet, Henning Mankell (Seuil)
¤ Purge, Sofi Oksanen (Stock)
¤ Rosa candida, Audur Ava Ólafsdóttir (Zulma)
¤ Sukkwan Island, David Vann (Gallmeister)

Composé uniquement de libraires, le comité de sélection soumettra dès aujourd’hui cette liste à tous les libraires du Québec, qui éliront, le 9 mai prochain, le gagnant de chacune des catégories. Rappelons que l’ensemble des libraires québécois, issus des librairies indépendantes, des coopératives en milieu scolaire, du Groupe Archambault, du Groupe Indigo et du Groupe Renaud-Bray, seront appelés à voter.

La cérémonie de remise aura lieu le lundi 9 mai 2010 à 19h au Lion d’Or à Montréal. Lors de cet événement, le lauréat québécois se verra attribuer une bourse de 2 000 $ du Conseil des Arts et des Lettres du Québec, ainsi qu'une oeuvre de l'artiste Louis-Georges L'Écuyer, que recevra également le lauréat hors Québec. De plus, l'Association internationale des études québécoises (AIEQ) offre au lauréat québécois la possibilité de faire une tournée de promotion dans l'un des pays étrangers où elle a des membres. Le dévoilement sera agrémenté d’une mise en lecture d’extraits des œuvres finalistes par des comédiens de renom, dont Catherine Trudeau.

Au sujet du Prix des libraires du Québec
Le Prix des libraires du Québec joue un rôle essentiel dans la reconnaissance de la littérature et la promotion de la lecture et de la culture d’un bout à l’autre de la province. Il valorise la mission du libraire, qui consiste à inviter et à guider son client sur le terrain de la curiosité, du savoir et de la culture, et il encourage la fréquentation des librairies. Depuis sa création en 1994, l’événement a permis de souligner le travail remarquable de cent soixante-dix finalistes et de récompenser l’imagination de trente-quatre lauréats, en plus d’attribuer une mention spéciale en 2007. En 2010, ce sont Dany Laferrière (L’énigme du retour, Boréal) et R.J. Ellory (Vendetta, Sonatine) qui ont remporté les honneurs. Le Prix des libraires du Québec a un impact considérable en librairie, où plus de 3 000 exemplaires supplémentaires de chaque œuvre primée sont écoulés au cours des semaines qui suivent le grand dévoilement.

Le Prix des libraires du Québec est aussi fier d’annoncer que son site Internet sera entièrement revitalisé, pour plus de convivialité et de dynamisme.

* * *

Un mois de mai, c'est si vite arrivé !

Rajout de dernière heure, tiré d'un article du Devoir - 26 janvier :

Geneviève Caron, libraire au Renaud-Bray de Côte-des-Neiges, qui participait cette année au comité de sélection, n'a pas caché que les discussions ont été serrées pour écrémer la liste préliminaire de 24 titres. Ainsi, L'Homme inquiet, Rosa candida et Suite(s) impériale(s) (Robert Laffont) de Bret Easton Ellis ont reçu le même nombre de points, mais le Easton Ellis n'a finalement pas fait la finale.

Côté québécois, Ceci n'est pas une histoire de dragons (Ta mère) de Mathieu Handfield, L'Homme blanc (Quartanier) de Perrine Leblanc, Les Larmes de saint Laurent (Alto) de Dominique Fortier étaient ex aequo avec le premier roman de Nicolas Langelier, comme le dévoilait Geneviève Caron. C'est Langelier qui aura finalement remporté sa place en finale.

dimanche 23 janvier 2011

Le poker de Lascaux de Normand de Bellefeuille

Pourquoi ce choix ? Pour la feuille de route de l’auteur qui a été directeur littéraire pendant 13 ans à Québec-Amérique*, pour le questionnaire de la librairie Monet, pour l’article de Tristan Malavoy-Racine.

Un autre roman pour lequel je suis mitigée. Décidément, ces temps-ci, je vogue dans cette ère nébuleuse. Je ressors de ce livre avec la sensation d’avoir fait un voyage sans guide, tandis que j’en aurais apprécié un ! Premièrement, aucune attirance particulière pour la destination, la réputée grotte de Lascaux, déjà, ça part mal un voyage ! Pourtant, l’auteur qui s’y intéresse fortement aurait pu être ce guide que j’espérais. Je ne l’ai pas trouvé très convainquant, ses passions restant une matière ininflammable. Il a plutôt fait comme si tous les lecteurs étaient aussi passionnés que lui par cette anecdote centrale ; sa mère, sa grand-mère et ses deux tantes, après des années d’économie arrivent à Lascaux pour visiter sa grotte le jour malencontreux de sa fermeture aux touristes. La raison qui leur est donné, le souffle des touristes détériorent progressivement les trésors du passé qui s'y nichent.

L’anecdote est décrite en détails puis nous est surtout présenté, par une voix narratrice enfantine, le « après » de ces quatre femmes déçues au point d’en être quasi traumatisées. Marquées par l’absence de souvenirs vécus, elles ont rapporté des souvenirs « objets » ; des diapositives et un jeu de cartes avec lequel elles jouent en bluffant. Elles entretiennent des rituels, et je n’ai pas pu m’empêcher de penser aux « femmes » de Michel Tremblay. Et d’ailleurs, voici ce que monsieur de Bellefeuille en dit : «Quand j'ai vu Les Belles-Soeurs, au moment de la création, j'ai été partagé entre ma profonde admiration pour Michel Tremblay et un sentiment plus ambigu: au fond de moi, je me disais: ce gars-là m'a volé mon univers!"

L’auteur ne cache pas que l'histoire est tirée de son enfance. Il avoue même avoir attendu que sa mère décède avant de la raconter. Il en a été marqué, et probablement plus même que le quatuor de femmes. On connait la propension des enfants à dramatiser ou à grossir le petit.

On voyage entre le passé et le présent, d'une manière assez désordonnée. Les dates sont indispensables à lire avant chaque chapitre. J’ai fini par perdre le fil et plutôt accepter d'y voir un récit fragmenté. Je doute que l'auteur ait désiré que le lecteur l'aborde ainsi. À ma défense et à la sienne, j’ai manqué d’attention pour mon peu d’intérêt du et des sujets.

L’auteur n’est pas venu me chercher, et cela ne m'apparait pas être son style d'aller chercher qui que ce soit. Il navigue sur les vagues de son passé comme une personne désireuse d’évacuer certains souvenirs troubles d’enfance, que tu y sois intéressé ou pas, ne semble pas le concerner. C’est très subjectif ce que j’avance là, ce serait plus honnête de dire que personnellement, c'est ainsi que je l'ai senti.

Pour donner pleine justice à ce roman, les chapitres de Simon (son alter ego) mettant en jeu sa conjointe, Raphaëlle, pas en lien avec son enfance sont les moments qui m’ont le plus captivée.

Un poker à Lascaux, Normand de Bellefeuille, *Québec-Amérique, 194 pages.

mardi 18 janvier 2011

Le Cafard de Rawi Hage

C’est le premier roman qui attend aussi longtemps mon commentaire. Les circonstances se sont mises de la partie oui, mais pour être tout à fait honnête, il y a aussi de l’embarras. Après un Parfum de poussière, tu as des attentes vis-à-vis un auteur. C’en est presqu’injuste ! Avoir lu « Le Cafard » en premier roman, sans aucune attente, je l’aurais peut-être encensé. Je suis absolument et entièrement ambigüe vis-à-vis ce roman. Comme s’il avait passé à un poil d’être un chef-d’œuvre.

On suit le parcours et les pensées les plus intimes d’un immigrant qui tâche de se frayer un chemin à Montréal, tout en transportant une lourde croix sur son dos. On s’y intéresse bien sûr, le talent de Hage ne s’est pas volatilisé, mais on s’y attache difficilement. Celui avec qui on a 385 pages à passer n’est pas du tout sympathique. Il est sombre et un peu dégoûtant. Je dis un « peu » et c’est quasiment pire que « beaucoup ». Quand un personnage est outrancièrement dégoûtant, on se sent à l’abri dans le fictif.

Celui à qui on doit s’intéresser entretient une relation avec les cafards dans son appartement. Il les tue ou les laisse vivre selon son humeur mais, toujours, les observe. En plus, à tout moment, il peut entrer dans ses phases « vision de cafard », des hallucinations où il devient lui-même un cafard. C’est trop trouble à mon avis. Ça dilue la force de la symbolique que de l’avoir transférée dans la réalité, parce que ces hallucinations sont des plus réelles. J'aurais préféré la subtilité de la métaphore. Hage a assez de talent pour nous faire sentir la vie misérable d’un immigré, comment il peut se sentir comme un cafard, sans le faire devenir un cafard.

Comme il a des problèmes de perceptions, on l’oblige à suivre une thérapie. Il pourrait vivre cette thérapie comme une bouée, accepter de fouiller son passé pour y rajouter une raie de lumière pour tenter de sortir de ses ténèbres. Il noircit plutôt son aidante, l’amène sous sa mire pessimiste où tout est déformé par sa méfiance. Attention, il ne laisse aucun espace au lecteur pour avoir du recul, on devient convaincu que cette psy n’est là que pour se faire donner des sensations fortes dans sa vie ennuyante.

Se comprend une telle paranoïa quand tu es un cafard, la vie peut être retirée sous n’importe quel coup de talon. On accompagne le protagoniste dans sa folie. De là un malaise. Si malaise il y a, talent il y a. Bien vrai !

N’empêche qu'une vie de cafard, ce n’est pas ragoûtant à suivre de près. Le regard part toujours de bas en haut, ne saisit aucune occasion de se hisser, se plaisant dans la saleté humide et humiliante. Aucune bonne volonté de s’en sortir. Par exemple, il possède une seule paire de bas de laine qu’il fait sécher à tous les soirs après une journée dans la gadoue. Il les enfile encore humides le matin. On pourrait dire, quelle vie de misère ! C'est sans savoir que ses premières payes iront pour sa consommation d’alcool, et même de drogue, au lieu de s’acheter une deuxième paire de bas.

Sa vie d’errance, fréquentant des immigrés aussi paumés que lui, nous est très bien décrite. L’état d’infériorité et de soumission dans lequel il est tenu par n’importe quel individu qui tient la caisse d’un restaurant aussi. J’ai aimé sa vie dans la « cave » où il devient lui-même (toujours le cafard !) avec la toute jeune fille du restaurateur.

Il y une histoire qui se trame autour des élucubrations de cet être cafardeux, et elle est intéressante, mais bien trop diluée à mon goût. Je crois sincèrement que si toute cette histoire avait été resserrée, ce roman aurait pris de l’impact. C’est son principal défaut à mon avis.

Le Cafard de Rawi Hage, aux Éditions Alto, 385 pages. Traduit de l'anglais par Sophie Voillot qui a accompli un si bon travail qu'elle a reçu le Prix du gouverneur général.

dimanche 16 janvier 2011

L'enchevêtrement des liens

Les liens, c’est révélateur
Depuis le temps, vous savez que je me balade sur facebook. Je ne vous ferai pas croire que c’est seulement pour prendre le pouls des courants de pensées, c’est pour ça.... entre autres. Dernièrement, Jean Barbe a sorti un article «Parler des nôtres » qui a non seulement fait jaser plus qu’à l’accoutumée mais il a été abondamment repris : 212 fois sur Facebook et 19 fois sur Twitter.

Pour moi, ce lien est incontournable. C’est un papier (expression bientôt désuète) qui soulève la question de la critique littéraire, et plus précisément la critique de la littérature de chez nous. Voilà pourquoi je reprends ici ce lien.


Un lien sémantique
Autre lien incontournable est celui que j’entretiens avec Les Correspondances d’Eastman, un lien de sang ! Le sang de la passion pour la lettre en son sens large. Un lien sémantique en plus : le Passe-Mot et le Passe-Livres. Sachez que le Passe-livres, cette bouquinerie modeste et chaleureuse a rouvert ses portes après le congé des fêtes. La sélection de livres se bonifie de jour en jour, pour vous, passant ou résidant.


Trois « petits » défis littéraires
J’ai bien dit « petit », de là le charme. Certains amateurs aiment commencer par la première marche avant de grimper dans les sphères vertigineuses d’une nouvelle ou du roman primée ou publiée. Si vous aimez écrire sans prétention, que vous en êtes à apprécier une stimulation de plus, il y a du nouveau au Prix littéraires de Radio-Canada. Un texte de 250 mots sur des thèmes à la portée de l’inspiration, le premier se terminant aujourd’hui à 16 h était « Enfances extraordinaires ». L’équipe qui a fait la présélection a déjà mis en ligne un texte qui a été écarté mais qu’ils ont aimé.

Le prochain défi du 24 janvier est pour vous. Et si le thème (pas encore sorti) ne vous inspire pas, ce sera celui du 7 février. En plus de votre fierté personnelle, vous gagnez l’honneur d’être publié sur ce site ma foi très fréquenté. Pour du plus concret, un ipod sera remis au gagnant de chacun des trois défis.

Ce que je trouve sympathique dans ces nouveautés se sont les auteurs qui s’expriment sur cette section nommée "À l'affiche". Stéphane Dompierre a commencé une série de courtes chroniques (2 jusqu'à date en raison d'une par jour). C'est d’ailleurs lui qui détermine le gagnant en le sacrant son coup de coeur. Ça rend le site plus dynamique. Auparavant, après le déroulement et le dévoilement du réputé concours et ses trois catégories ; nouvelles, essais, récits (prix de 6 000 $ et 4 000 $ chaque catégorie), le site tombait mort.

Excès de liens
Je me rends. Je vais être obligé de vous faire écrire des lettres qui n’ont pas de sens, sans dessus dessous, pour détecter si vous êtes un robot. Ça fait des mois et des mois que je reçois d'incessants spams sous n’importe lequel de mes billets. Pour la majorité, vous ne les voyez pas, ils sont bloqués par Blogger, ce qui ne les empêche pas de transiter par ma boîte à courriel. Je les efface un à un. Je me résigne donc à ajouter l’étape de la boite à 8 lettres à transcrire. Désolé, on s’habitue, presque tous les sites que je fréquente en ont maintenant, même le Voir ! L'envers du décor informatique.

En souhaitant fortement que cette étape ne sera pas une raison de ne pas me laisser de vos messages que j'apprécie tant !

samedi 15 janvier 2011

L'appartement du clown - Vic Verdier

J'ai lu ce roman** dans le cadre de La Recrue du mois. En repêchage, c'est à dire que je suis la seule à le commenter. Le roman sur la sellette ce mois-ci (choix voté) n'a pas passé inaperçu ; "L'homme blanc" de Perrine Leblanc. Jusqu'à quel point les rédacteurs et rédactrices se joignent à cette presque unanimité de la critique ? À voir ... et lire surtout !

Une nouveauté à La Recrue, et ça manquait cruellement (!), le mot de la rédactrice en chef, celle qui tient les rênes comme une reine (je la taquine !) : Catherine Voyer-Léger. Celle qui a le premier mot, mais pas toujours le dernier, ramasse les articles pour en faire un magazine sur le web ... un webzine.
Nota bene : Un jour, le mot webzine se trouvera dans le dictionnaire et ce sera grâce, en partie, à la Recrue du mois ;-) !


** L'ère du JE chronique
Une chronique suppose un « je » qui prend ses aises, ce qui est tout à fait le cas ici. Ces chroniques sont précédées de l’adresse, la date et l’heure exacte de l’action. Le narrateur, Vic Verdier, le « je » dont il est question ici, fait défiler la moindre de ses pensées ou émotions suite à son départ précipité de l’appartement qu’il partageait avec Copine. Il devient colocataire de l’appartement du clown situé dans un bloc où rode un mystérieux sort, selon Claude, une clairvoyante.

Une autre vie commence pour lui. Son « je » en quête de son vrai moi s’interroge constamment. Qui est-il ? Que veut-il faire de sa vie ? Que vaut-il ? Il s’épanche avec moult détails, étalant son quotidien de travailleur et de gars qui fête et flirte avec la gente féminine. L’ensemble a fini par me faire penser à un journal intime auquel l’on donne un surnom ici, « cher ami lecteur : « Je lui raconte ce que tu sais déjà, ami lecteur » (p. 61). Chaque fois qu’il m’apostrophait, je sursautais, comme si on entrait dans mon intimité de lectrice pour penser à ma place. Peut-être certains aimeront-ils, pour ma part, j’ai été dérangée, avec l’impression que l’on ne me faisait pas assez confiance.

En général, le texte explique au lieu de suggérer, ce qui m’a ennuyée. Aucun défi, peu d’espace pour extrapoler ou imaginer, j’ai plutôt été prise à témoin comme si j’étais sa meilleure amie. Si encore j’avais été un peu plus convaincue de la personnalité de ce Vic. Le fait de s’acoquiner avec le lecteur d’aussi près, d’en faire plus qu’un témoin, un grand chum, est risqué. N’étant pas du même âge que lui, 25 ans, je ne partage pas toutes ses préoccupations. Et puis, dans la vie, j’aime aller à la rencontre, non pas que l’on s’impose à moi.

Mon commentaire serait incomplet si je ne faisais allusion au grand-père de Vic Verdier. Celui-ci est décédé mais présent, dans sa forme astrale j’imagine ; il est décrit comme un personnage à part entière même s’il est mort, la voix de la conscience de son petit-fils. Le chapitre « Où un drame révélateur sort Vic de l’appartement du clown » sort du genre « chronique » et se lit comme un roman. Ce fut ma partie préférée.

Ces chroniques sont servies par un langage parlé, un style naturel et confortable dans lequel le dialogue est abondant. Somme toute, un roman où l’on sent une volonté de faire différent, et dans lequel le style définitivement « chronique » repousse ou attire, selon les goûts du lecteur.

Bibliographie
L’appartement du clown
Vic Verdier
XYZ Éditeur, 2010
330p.

mercredi 12 janvier 2011

"Haïti, mon pays"

J’écris ce commentaire le 12 janvier, journée commémorative du séisme, ce qui donne encore plus de sens à cette lecture qui en avait pourtant déjà un.

J’ai cet album entre les mains depuis plus d’un mois. Je le trouve tellement magnétique que j’ai été incapable de le déposer à plat. Je l’ai installé debout, comme un tableau. En fait, c’est un tableau. Regardez cette couverture qui étonne par son charme indéfinissable. Eh bien, il y en a 15 autres à l’intérieur. Ces tableaux ont été peints par Rogé et représentent les 15 enfants (incluant Janaïe Orgella de la couverture) et leur professeur. Parce que oui ce sont des élèves de 11 à 16 ans qui ont écrit ces poèmes inspirés par leur pays. Aussi bien dire leur environnement immédiat.

Ces poèmes se lisent rapidement. C’est une poésie de base, ce qui ne veut pas dire qu’elle ne révèle pas beaucoup, comme tout ce qui se présente sans filtre. Ces enfants nous en apprennent plus qu’un discours de mots savants.

La grandeur d’un poème ; il ne vit pas pour convaincre. Il est, point à la ligne. Dans ce cas-ci, ils passent par le cœur, pourrait-on dire par le corps de ces enfants pas choyés, en tout cas pas de la même manière dont nous le sommes. Il est important d’ajouter que tous ses poèmes ont été écrits avant le séisme. Malgré tout, on y trouve ce qui m’apparait un haïkus, composé par Annie Hum, 11 ans

Pays magnifique devient
Terre brisée
Tous les sourires se perdent

J’aimerais pouvoir vous montrer son tableau « portrait », vous verriez dans son regard une maturité hors du commun.

C’est cependant l’unique strophe qui fait allusion à une catastrophe, tous les autres posent un regard serein et joyeux sur les arbres fruitiers, la verdure, la nature, le soleil, la pluie, les fleurs, les couleurs. Mais là n’est pas le principal de leur propos, celui qui revient inlassablement est leur habitat.

« C’est là qu’on retrouve la vraie vie
Où l’on respire un air pur
Où les cabanes entourées de belle verdure
Embellissent les fleurs multicolores »
Ricardo Jocelyn, 16 ans

Frappant, non, que ce soit les cabanes qui embellissent les fleurs ? ...

« À la campagne
Voyons cette chaumière de paille et terre
Petit abri des gens humbles
Heureux de vivre sur la terre des ancêtres
Petite maison de pierres
Où respire l’air frais d’une innocente nature »
Dismy Borgela, 14 ans

Encore une strophe de Marie-France Étienne, 14 ans:

Petite demeure
En bois ou en béton
En tôle ou en paille
Entourée de fleurs et d’arbres verts
Accueille les enfants après l’école


Judson Éliona, 15 ans, a été peint les yeux fermés, sa figure irradie d’un bonheur extra-terrestre. Il termine son poème par ses mots ...

Tout naît, tout vit, tout périt
Cette nature, beauté exceptionnelle,
Je la voudrais immortelle


Informations complémentaires :
Préface de Dany Laferrière
Projet spécial élaboré par Rogé, la Fondation du Renouveau Pédagogique à Camp-Perrin (FRPCP) et les Éditions de la Bagnole.
Les tableaux seront exposés à la librairie Monet du 13 (demain !) au 31 janvier 2011.
La FRPCP est une organisation sans but lucratif dont l’objectif est de promouvoir et d’entretenir la renaissance de la science de l’éducation à Camp-Perrin (petite ville du sud de la République d’Haïti). La finalité de la FRPCP est de faire de Camp-Perrin un pôle de formation pédagogique.
En janvier 2011, les Éditions de la Bagnole lanceront ce livre à Port-au-Prince dans le cadre du Festival Étonnants Voyageurs.

Andrée Poulin eu l'idée de parler de cet album avant moi !
Et Jules se livre aussi.

mercredi 5 janvier 2011

10 coups de cœur ... et plus !

Je me suis décidé finalement. Je fais une femme de moi-même, j’ai dressé le bilan de mon année de lecture par dix coups de cœur. Je vous avoue m’être dit, ça va être facile. Oh que non, détrompez-vous, j’ai réalisé combien c'est un casse-tête. Bon exercice pour mieux comprendre la torture que peuvent vivre certains comités de sélection.

Pourtant mes critères étaient des plus subjectifs. Je ne suis pas un comité de lecture, je ne m’appuie donc pas sur des critères de sélection serrées poursuivant le but ultime de cerner la qualité. J’y ai été en mesurant l’intensité de mon plaisir de lecture. Ce fut mon critère premier, mais on s’entend qu’en bout de ligne, ça accroche au passage la qualité du produit final.

L’exercice étant déjà assez périlleux, je ne me suis pas imposé un palmarès, vous pouvez me traiter de lâche, je vous le permets. Je me suis pas soumise à l’ordre de mes préférences, plutôt à l'ordre du temps. J’ai ramené les vieux titres commentés devant les jeunes. J’ai un penchant de ramener les « vieux » en avant des « jeunes », allez savoir, c'est peut-être ma manière de contrer l’impitoyable règle des libraires qui mettent au rancart les « vieux » titres pour faire rapidement place aux "jeunes". Encore récemment, j’entendais dire une auteure que son livre était disparu de sa librairie de quartier deux mois après la sortie.

Bon, assez tergiverser, la voici cette fameuse liste coup de coeur :

1. La Renarde et le mal peigné – Pauline Julien et Gérald Godin
2. Cette année s’envole ma jeunesse – Jean-François Beauchemin
3. Miss Pissenlit – Andrée Poulin
4. Tout bouge autour de moi – Dany Laferrière
5. Ru – Kim Thùy
6. Les larmes de saint-laurent – Dominique Fortier
7. Agaguk – Yves Thériault
8. Monsieur Julot – Marie-Christine Bernard
9. Je ne veux pas mourir seul – Gil Courtemanche
10. Une vie à aimer – Michel Jean


En m’auto-analysant, j’ai réalisé que ma tendance va pour le biographique ou l’autofictif ; 6 œuvres sur 10 (1, 2, 4, 5, 8, 9). Je n’ai pas calculé le titre 10, même si je devine une grande influence autofictive, sans que ce soit officiellement affichée.

Il reste donc 3 titres purement fictif ; (3, 6, 7).

Si je vous en fait part, la raison est simple, plus vous connaitrez mes goûts et tendances, plus vous pourrez faire la part des choses lorsque je commente un livre !



Récapitulatif
Le défi « Plume Québécoise » est terminée, Suzanne en présente le récapitulatif.
Passez par ici, pour piquer de bonnes idées à mettre dans votre chapeau.


Le Cercle
Je pense vous avoir aiguillé en 2010, Marc et moi avons auditionné pour devenir participants à l’émission « Le Cercle ». Eh bien voilà, samedi, Marsi enregistre cinq émissions. Journée qui commence à 8 h 00 et se termine vers 18 h 30. Oui, oui, j’entends votre question « Quelles dates seront présentées ces 5 émissions ? ». Nous le saurons samedi. Je me souviens vous avoir promis de vous en parler, et pas seulement la veille comme dans le cas de Pyramide.

De mon côté, on m’a appelé avant-hier pour me dire que c’est le 22 janvier que j’enregistrerais 5 émissions. J'étais très fières, inquiète un peu, je n'ai pas la culture générale de mon mari, j'ai de grosses lacunes, en cinéma et musique américaines et en sports. Et en culture populaire comme les téléréalité par exemple. Donc, gagner, je ne sais pas, mais m’amuser oui ! Et j’espère que ça va paraître.

À suivre ...

samedi 1 janvier 2011

01-01-11

Avant que mon titre n’ait plus aucun sens, je me lance !

C’est que le temps des fêtes, c’est beaucoup plus des fêtes que du temps. Conclusion, je n’ai pas manqué de fêtes mais de temps. Et ça parait ici. Je voulais pourtant ! Les plus observateurs auront remarqué que j’ai terminé « Le Cafard » depuis presque trois semaines. On a beau se dire que dans le temps des fêtes, la vie continue, je n’avais pas le goût de parler de ce roman assez cafardeux en plein temps de réjouissance et d'insouciance.

On apprécie la lumière en ces jours où elle se fait rare à éclairer notre sol. Assez, que je finis par me faire croire que les lumières de Noël sont juste là pour éclairer ces derniers sombres jours. Pourtant, je n’en installe pas autour de ma maison, mais à Eastman, du haut de mon sommet, on s’éclaire à l’étoile.

Je suis une femme de bilan. Je suis attirée vers ces listes qui nous aident, par des chiffres et des mots, à voir plus clair. Des chiffres qui projettent un faisceau lumineux vers l’avant, l’idée étant de savoir où l’on va poser les pieds, en 2011 par exemple. J’ai lu attentivement le bilan qu'a dressé Phil sur son blogue. J’en suis sortie admirative devant cet alignement de chiffres qui parlent. Admirative et envieuse un peu, j’étais confrontée ; quels sont mes chiffres à moi ?

J’ai fourragé un peu dans ma bibliothèque virtuelle ; quelles étaient mes lectures marquantes ? Certains titres bondissaient vers mes yeux, mais je devais aller vérifier ; est-ce que cette lecture est de 2010 ? Quand tu en es là, c’est que l'exercice sent le forcé. J’ai réalisé que des bilans, ça se préparent au fil des jours où tu t'es aménagé des tiroirs, triant au fur et à mesure. Je ne l'ai pas du tout fait. Peut-être que je devrais, je vais régler cette question en 2011. Mais en attendant, il me faut un bilan, entendez-vous, il me faut un bilan !

Il n’a pas été si difficile de trouver un semblant de bilan ressemblant plus à une conclusion : l’histoire me manque. Je réalise que je suis presque arrivée à l’étape de l'exaspération devant les histoires sans histoire. Je sais, ça mérite explication. Je fais allusion aux histoires nombrilistes où le « je » se contente de se relater. Un peu comme l’invité qui prend le plancher sans même laisser les autres s’exprimer, tout simplement parce qu’il ne sait pas qu’ils ont quelque chose à dire. Je me sais pas fabuleusement claire en ce moment, l'idée avancée mériterait une thèse ou une démonstration à tout le moins. Je tenterais d'y faire allusion quand un tel roman (de plus en plus !) me tombera entre les mains.

Je ne désirais pourtant pas un bilan controverse, plutôt une mesure de mes besoins et élans pour continuer à avoir le goût de lire du fictif en 2011. En contrepoids, j’ai réalisé que la lecture plus « documentaire » me manque.

Voilà, c'est là que j'en suis en ce 01-01-11 qui part au galop.

Cette 2011, emparez-vous d’elle, faites-en jour après jour une année qui vous ressemble, c’est mon souhait, en même temps que celui que vous continuiez de lire ... et de me lire !