Faites comme chez vous

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c'est recevant !

dimanche 30 décembre 2012

Autoportrait au Revolver de Marie-Christine Bernard

Voici un roman particulièrement construit, pour ainsi dire comme un recueil de nouvelles où les personnages auraient des liens par leur état d’âme, ou de lieu, ou de sang. Je vais nommer un à un les personnages, en espérant qu’ils répondent « présent ». Es-tu là, June ? Présente dans la tête de Ringo, je serai toujours là. Toujours.

Es-tu là, Jude ? « Oui, je suis là, surtout là quand je m’installe devant une toile en écoutant de la musique. Je ressemble à un adulte accompli quand je peins, sinon, je ne sais pas trop quoi faire de mon corps. Il ne m’écoute pas. 

Es-tu là, Ringo ? Mon corps est là mais mon esprit envolé dans les tréfonds de ma mémoire qui me torture de ses souvenirs. Mon esprit est plus usé que mon vieux corps.

Es-tu là, June ? Présente dans la tête de Ringo, je serai toujours là. Toujours.

Es-tu là, Nathalie ? Ma mère, June disparue, est-ce mon devoir de disparaitre aussi ? Dans cette famille, on se lèguerait les absences de mère en fille. C’est Jude, mon fils, qui en souffre. Il s’invente des voix.

Es-tu là, Angélique ? Oui ! Avec joie en plus. Mon corps prend tant de place que mon esprit s’efface. Je ne sais pas m’affirmer autrement qu’en donnant. Trop. Comme je donne trop de chair sur mes os.

Es-tu là, Keith ? Oui, il le faut bien, si je veux manipuler les esprits les plus absents, comme celui d’Angélique avec qui je m’amuse comme un diable.

Es-tu là, Joseph ? Oui, je suis la sentinelle de la sagesse. Je ne parle pas, je vois et j’écoute.

* * *
Excusez cette mystérieuse entrée en matière, elle devait sortir de moi, faut-il croire.

Plusieurs de ces personnages vivent dans une résidence de personnes en perte d’autonomie. Ringo y est pour son absence au présent, et trop de présence au passé. Officiellement, ça s’appelle de l’alzheimer. Tandis qu’Angélique, affublée d’une sévère obésité, donne son temps, probablement parce qu’elle juge qu’il ne vaut pas un salaire. Keith y est infirmier et s’ennuie. Pour s’occuper, il joue méchamment avec la crédulité, et celle d’Angélique le comble. Jude, l’enfant fou, y vient régulièrement pour visiter son grand-père. Jude est beau, Angélique l’a remarqué plus que les autres. Joseph est un fantôme de concierge. Il n’est pas très ancré dans le physique, il a le don d’entendre ce qui ne se prononce pas. C’est un vieil Amérindien.

June et Nathalie, les mères absentes entrent dans cette résidence en passant par les têtes de ceux qui pensent à elles.

* * *
Je prends beaucoup d’espace et de temps avant d’aboutir à mon opinion sur ce roman, peut-être parce que j’ai raté plusieurs rencontres. Comment expliquer pourquoi je n’ai pas accroché à Ringo et à son histoire qui enferme celles de June et de Nathalie.  Les péripéties de cette équipée de chanteurs western m’ont laissée indifférente, je n’avais de cesse de réclamer à l’auteure qu’elle revienne à Angélique.

Angélique vaut un roman à elle toute seule. Ce personnage prend de la place et mérite cette place. À mes yeux, elle est devenue trop captivante, comparativement aux autres. Tout ce qu’Angélique approchait, touchait, me captivait au plus haut point. Elle ne s’aime pas du tout, dans le sens de ne même pas s'accorder le respect, et dans quels bas fonds une personne peut descendre pour recevoir de l’amour ? Devenir une bête consentante entre les mains de bêtes malfaisantes ? L'intensité de cette histoire a volé la vedette à toutes les autres, c’est tout ce que je peux dire. Il faut peut-être rajouter que cette histoire se vit dans le moment présent.

Je me suis rabattue, et repue, du style de Marie-Christine Bernard, avec ses courants d'accents poétiques, pendant les moments où je peinais à me concentrer sur les aléas de certains personnages. L’entrée en matière de quelques pages, en italique, est fabuleuse. L’auteur met la table pour l’histoire, comme le conteur aguiche son assistance, en nous aiguillant sur une possible histoire d'amour. 

jeudi 27 décembre 2012

Magasin Général - Les femmes t.8 - Loisel & Tripp

L’on m’aurait dit qu’un jour j’en serais au tome 8 d’une série BD, je ne l’aurais pas cru. On aurait rajouté que cette série, portant sur le Québec profond des années 20, serait née de deux Français nouvellement arrivés au Québec, j’aurais sursauté.

Je me souviens être entrée dans cette série un peu méfiante en égard à mon œil peu averti à suivre un dessin effiloché, surtout dans les cases sombres assez nombreuses. J’en profite pour mentionner que les cases de cet album me sont apparues plus éclairées et la ligne du dessin moins hachurée. La neige éclaire l’album en entier. Ce petit coin de pays est vite enseveli lors des tempêtes et l’ambiance feutrée se prêtait drôlement bien aux secrets entre femmes et à la solidarité venant d'un rapprochement. Rappelons-nous qu'en ces années-là la majorité des hommes partait dans le bois l’hiver.

Il y sera donc question de préoccupations essentiellement féminines : grossesses, enfants, robes, couture, amour et... bigoterie. Le curé a une crise de foi, Marie est enceinte, ne peut identifier le père, et l’envie prend aux femmes de danser le charleston. Et, pour danser le charleston, il faut la robe en conséquence, de là une expédition hors du nid. Pourtant, un curé qui ne veut plus dire la messe dans un village pieux, des bigotes qui occupent l’église par contestation, une veuve qui tombe en famille en se fichant du père, sont autant d’événement qui pourraient ébranler un village, même en 2012.

Mais Notre-Dame-des-Lacs est une alcôve où règnent d’exceptionnelles valeurs de solidarité et d’ouverture d’esprit. Ces habitants sont marginaux, et le lecteur attaché aux personnages au fil des tomes joue le jeu avec plaisir. Même les mégères du village deviennent amusantes sous les traits d’humour des auteurs. J’ai entendu à la radio à Medium Large une entrevue avec Loisel &Tripp qui s’insurgeaient de ce commentaire généralisé sur leur petit dernier : il n’y a pas d’action. Ils se défendaient, disant qu’il n’y en avait jamais eue ! J’y ai réfléchi et je vais le dire autrement ; on y retrouve moins d’intensité dramatique que certains autres et, quoiqu'en penseront les auteurs, je l’affirme avec aplomb.

Plus que jamais, la vie de ce patelin apparait comme un paradis sur terre, ce genre d’endroit qui existerait peut-être, si ce n'était de la nature humaine étant ce qu’elle est, assez souvent basse et faible. Tout le monde se respecte, se comprend et je dirais même plus, se materne.

Est-ce qu’il en serait ainsi si le monde était dirigé par des femmes, rien que des femmes, y ajoutant quelques hommes, hors du circuit, plus détendus et moins compétitifs ? En tous les cas, la maturité règne et ce volume peut se prendre comme un remède à déposer sur nos plaies vives de voir la misère humaine engendrée par nos travers humains. Certains diront, ça ne se peut pas, mais n’a-t-on pas besoin parfois de voir qu’est-ce qui pourrait être si, oui si, on arrivait à ne jamais juger l’autre ?

Un baume oui, mais qui ne sent à aucun moment l’eau de rose. Lecture idéale dans le temps des Fêtes, cet espace d’accalmie où la neige éclaire les figures les plus sombres.

vendredi 21 décembre 2012

Newton - La science du complot de Matthew Farmsworth

L’auteur s’est lancé dans une entreprise audacieuse, déposer le « vrai » personnage d’Isaac Newton au cœur d’un complot contre le roi Charles II d’Angleterre. Défi de taille, surtout parce que la personnalité légendaire de cet homme, dite peu sociale, ne le laisse pas présager. Avec la complicité de deux amis et des événements, on amène un quasi ermite à sortir de son antre pour jouer un rôle actif sur la scène agitée de cette fin du XVIIe siècle.

Le grand homme a peu d’amis mais ceux-ci veillent sur son génie. Un premier l’introduira à une société secrète ; son adaptation se fera tant bien que mal. Il faut dire que l’homme nourrit des hypothèses audacieuses et la jalousie n’est pas une invention de notre siècle. Il s’y fera un jeune ami, Edmond Halley avec lequel il fera plus que sympathiser ; ils en viendront à travailler de concert à une invention à grand fracas.

L’histoire dans l’Histoire est prenante parce que Farnsworth l’a poussée jusqu’au bout. Il connait et respecte le caractère de celui qui a découvert la loi de la gravité et le fait voyager sur des « si ». Et si Newton avait été placé dans telle situation, et si Newton s’était fait prendre, et si Newton avait été amené à … J’ai trouvé l’astuce intéressante et crédible. Jusqu’où une personne confrontée peut-elle poussé ses limites ? De plus, la proposition faite dans ce roman pourrait être arrivée pour vrai, et la petite histoire avoir été occultée par la grande.

Parlons du style maintenant ; j’ai dû m’y habituer. Je ne m’attendais pas, pour un roman qualifié de thriller, à un style aussi pointilleux. Ce qui fait que, particulièrement au début, l’action avance à pas de tortue. Cela lui confère néanmoins une réelle crédibilité ; nous sommes  loin d’un processus bâclé. J’ai fini par ajuster mon rythme de lecture à celui de l’auteur, l’intérêt du propos m’y incitant. L’ambiance, les mœurs de cette époque, l’alchimie, la fréquentation d’autres scientifiques, les sectes secrètes, la vie de laboratoire, les sujets sont riches et bien nourris. Et, quand on y pense, un style pointilleux quand on aborde un sujet pointu comme la science, c’est loin d’être inapproprié !

Complot il y a, sans l’ombre d’un doute, et ce complot est aussi original qu’intrigant à moins qu’il soit intrigant parce qu’original.

lundi 17 décembre 2012

Des bilans mais pas le mien !

Vivre et écrire
Hé là ! Jamais je n’aurais cru, avant que Rue des libraires en fasse pour moi le recensement, que l’année 2012 avait été aussi inspirante pour les auteurs de science non fictive ! Ce n’est pas l’encens de rose qui les inspire, ni la vue d’une aurore boréale, plutôt l’humain et sa planète Terre dans tous ses états.

cinq livres sous chaque catégorie, en italique, mes indices  :

Le Printemps Érable : 3 fois le mot rouge, 3 fois le mot printemps pour l’ensemble des 5 titres
Le Parti Québécois au Pouvoir : 3 fois le mot indépendance et ses dérivés et 2 fois québécois rimant avec Marois
Les Élections Américaines : 2 fois Obama et un Haine froide
Le Scandale De La Corruption : 3 fois mafia, 2 fois corruption
La Grève Au Hockey : Aucun titre avec le mot grève (pas vendeur) et des couvertures bleu-blanc-rouge
La Crise En Europe : Les économistes atterrés, l’Europe maltraité
Le Plan Nord : Paradis sous terre, 2 minier, 1 minière, 1 gaz de schiste
Les Jeux Olympiques De Londres : 5 fois jeux olympiques, une BD
L’ouragan Sandy : 2 fois climatique, 1 fois ouragan (album enfant) et 1 Mal de terre
L’affaire Luko Magnotta : 3 fois tueurs, 2 fois meurtriers, une seule fois sexuel

50 livres de l’année
La Presse se serait casser la tête. Les livres sont si remarquables en 2012 que d’en sélectionner 50 fut une activité intense. Ça fait toujours plaisir à lire, tout en n’oubliant pas que cette sélection de top 50 découle d’une première sélection basée sur des critères … qu’on ignore !

20 livres sur 50 – publiés par des maisons d’édition québécoise :
Boréal (3) – Leméac (3) – Alto (2) – Peuplade (1) – Hamac (1) – Marchand de feuilles (1) – Quartanier (1) – XYZ (1) – La Pastèque (1) – Soulières (1) 400 Coups (1) – Glénat Qc (1) – La Goélette (1) – VLB (1) – La Presse (1).
Parmi ces 20 :
3 documentaires – 2 bandes dessinées – 2 Jeunesse – 13 romans pour adulte.
Vous retrouverez des descriptions de chaque livre succinctes et percutantes sur le site.

L’avenir du livre au Québec  – Le Mouton noir
Un bilan en mots réfléchis, des personnalités du milieu se prononcent (pas de droite, pas de gauche, du milieu).
- Martin Robitaille, auteur et professeur de lettres à l’UQAR
- Rodney Saint-Éloi, auteur et éditeur chez Mémoire d’encrier
- Stéphanie Pelletier, auteure
- David Nadeau, bibliothécaire et responsable des bibliothèques de Rimouski
- Lysiane Drewitt, libraire à la Librairie Boutique Vénus

Bilan du webzine La Recrue
Bilan mensuel (qui a pensé que je présenterais que des bilans annuels, hein, qui l’a pensé ?). Le dernier numéro de l’an 2012 m’a frappée par son contenu riche. Les rédacteurs et rédactrices ont tout donné, comme si c’était le dernier. Et la bonne nouvelle est que ce n’est pas le dernier !

13 commentaires de lecture pour 10 romans, une entrevue, un questionnaire, des extraits lus par l’auteure Stéphanie Pelletier, + le mot de la rédactrice en chef. Imaginez-le entre vos mains, comme il est volumineux ! Vous en avez pour votre argent, n’est-ce pas ? Et quand on pense qu’il est gratuit. Quand on pense que la paye des 17 rédacteurs rédactrices est la reconnaissance ! Et pour le webmestre, pas de chicane, exactement la même paye.

La Recrue du mois : Stéphanie Pelletier : Quand les guêpes se taisent

Mon bilan
Je vais le rédiger en janvier, et c'est la tradition, je vais offrir un Top 10 de mes lectures, desquelles j’ai déjà commencées à réfléchir. Pourquoi janvier ? Pas seulement pour le recul après la frénésie des Fêtes, mais pour pouvoir y inclure mes lectures du 31 décembre !

mardi 11 décembre 2012

Martine à la plage - Simon Boulerice

Je viens de goûter à un roman graphique et la saveur laissée sur moi en est une de drôlerie aux contours un peu cruels.

Martine à la plage était pour moi, jusqu’à date, un album sage pour enfants sages qui apprenaient à lire. Maintenant, sous l’imaginaire de Simon Boulerice, la Martine plaquée de mon enfance est disparue. Elle s’articule. Après avoir pris naissance dans la tête de l’auteur, Martine à la plage est allée vivre sur une scène de théâtre et, avec ce roman, elle revient se coucher sur des feuilles de papier.

La Martine de Boulerice dégage un prosaïsme contemporain. Elle ne se baigne pas à la mer mais dans une piscine, celle du voisin. Elle n'est plus une bambine, elle a 15 ans, mais l’enfance colle encore à son maillot de bain. Elle voit, désire, convoite avec un regard d’enfant, surtout quand elle ne porte pas ses lunettes. Et quand elle ne les porte pas, c'est pour séduire son voisin et optométriste. Quand on est ado, que l’on est en vacances et que l’on s’ennuie, et surtout que l’on manque d’attention, la tentation de tester son pouvoir de séduction aussi naissant que ses seins, s’impose.

Dès les premières lignes de son journal, Martine existe. Elle est toute là et, en plus, elle est drôle. Son esprit est vif, incisif et elle ne s’en fait pas avec les affres de la morale, ce partage consensuel entre le bien et le mal. Ce qui n’en fait pas un être spontané pour autant ; elle planifie, réfléchit, se torture, toujours dans l’ultime but d’arriver à ses fins ; conquérir un homme mûr et marié. Cette partie de séduction se jouera comme une partie d’échecs, qu’importent les pions qui tomberont au combat. 

Simon Boulerice traite l’adolescence avec originalité, et je repense au roman Les Jérémiades pour l’avancer. Il sort l’adolescence de son carcan d’enfilade de stéréotypes et l’habille d’imaginaire. Et qui dit, imaginaire, dit en même temps, originalité. 

Un roman graphique qui se lit aussi rapidement qu’une bande dessinée. Il s’impose donc de le relire. Ce que j’ai fait. Quand le ton est léger, l’humour fin et caustique, les images (littéraires) savoureuses, on avale vite, et on oublie vite. Trop vite. J’ai souri à la lecture et à la relecture presque ri.

Mise en garde : à prendre avec la même attitude que lorsque vous rêvez, en mettant de côté votre morale. 

Je suis peu encline à me lancer dans le commentaire de dessin, mais je ne peux tout de même pas faire comme s’il y en n’avait pas. Les dessins de Luc Paradis sont griffonnés au crayon à mine, certaines fois appliqués d’autres moins.... est-ce voulu ainsi ? Le genre de dessins confère au propos une aura des années 60. Les sujets visités égarent un peu, ce qui va dans le sens du récit.

mercredi 5 décembre 2012

Le Passe-Mot prend position

L’encre coule à flot, comme le sang dans nos veines. Philippe Beha, illustrateur jeunesse de 150 œuvres et Blaise Renaud, propriétaire de 28 librairies (Renaud-Bray) en font couler ces jours-ci. À la 35e édition du Salon du livre de Montréal, Philippe Beha, prenant la parole en recevant le Prix Marcel-Couture, a déploré le manque d’espace accordé à la littérature jeunesse québécoise, mentionnant l’exemple d’une librairie Renaud-Bray. Blaise Renaud était dans l’assistance. Cela aurait pu être une anecdote, c’est devenu une cause, car monsieur Renaud ne l’a pas pris. Cette observation lui a retiré le goût de faire une place de choix aux œuvres de Philippe Beha dans sa (longue) chaîne de librairies.

Le but que je poursuis en le mentionnant n’est pas de repartir le débat. Si vous désirez en savoir plus (et combien je vous comprends de le vouloir !), l'encre a coulé : Le magazine Actualitte, les journalistes Daniel Lemay et Chantal Guy de La Presse, Marc Cassivi également, l’écrivain, Claude Champagne et l’écrivaine, Marie-Christine Bernard. Pour ne nommer que ceux-là. Mon but est de prendre position. J’ai régulièrement fait savoir que je prône les achats dans les librairies indépendantes, celles-là qui oeuvrent par passion de la lecture, du livre et des lecteurs. Et ceci sans insinuer qu’il n’y ait aucun bon libraire hors des librairies indépendantes.

Aujourd’hui, par un geste, je prends position pour ces librairies indépendantes qui me sont chères. Le Passe-Mot s’affilie avec le portail des librairies indépendantes du Québec : Rue des libraires sur la Toile depuis août 2011. S’est présenté une correspondance que je ne pouvais ignorer. Au moment où la chaîne Renaud-Bray réagissait d’une manière qu'on peut traiter de tout, sauf celle d’une entreprise éprise du livre et de ses auteurs québécois, je découvrais la possibilité d'une affiliation entre Le Passe-Mot et Rue des libraires. Cette offre d’affiliation date de peu de jours, elle a été annoncée le 23 novembre. Pour moi, c'est une continuité puisque depuis plus d’un an, je faisais converger les liens des livres vers la Rue des libraires. Vous vous êtes donc probablement déjà promené sur cette rue. Mais se promener ne veut pas toujours dire s’y arrêter !

Je vais tenter de résumer, et les plus curieux iront fouiner en profondeur sur ce site. La coopérative sans but lucratif des librairies indépendantes a été fondée en 2007, elle rassemble 92 librairies. C’est d’ailleurs grâce à eux que nous disposons gratuitement du magazine bimestriel que je chéris (pas capable d’en jeter un !) Le Libraire. Et, finalement, a vu le jour en août 2011, Rue des Libraires, ce site transactionnel des Librairies indépendantes.

Maintenant, comment se présente ce système d’affiliation entre eux et moi et qu’est-ce que ça changera au Passe-Mot ? À la fin de mes recensements, vous trouverez un bouton avec la couverture du livre qui vous mènera sur la Rue des Libraires. Et ce livre, vous pourrez l’acheter, les pieds dans vos pantoufles ! Pour ma part, je recevrai un pourcentage, on pourrait dire un genre de récompense pour mon bénévolat.

Pas plus fous que les autres, puisque plusieurs sites font des liens similaires vers Amazon ! Par ce bouton, je vous rappellerai à cette possibilité que vous avez de soutenir l’économie locale. Quand on y pense bien, est-ce que les gens d’Amazon s’intéressent réellement à la culture québécoise ? Ils vendraient des mitaines de four que ça serait le même service !

J’en profite pour dire qu’à chaque achat sur Rue des libraires, vous favorisez une des librairies indépendantes participantes, laquelle recevra une part de la vente. Il vous sera suggéré les trois le plus près de votre domicile. Vous avez l’option de cueillir votre achat en cette librairie ou le recevoir par la poste.

J’ai toujours à cœur de poursuivre le Passe-Mot, premièrement parce que j’y trouve du plaisir et, qu’en plus, bonus (!), je suis appréciée et on me le fait savoir. Le milieu l’exprime de diverses façons : éditeurs, attachés de presse, auteurs, libraires et, bien sûr, les plus importants de la chaîne, les lecteurs. Les visiteurs au Passe-Mot augmentent considérablement, je suis donc stimulée à soutenir mes efforts de promotion via Google +, Facebook, Twitter, prendre part à des défis littéraires, ou la fréquentation des blogues littéraires. Plus je suis lue, plus il y a de chance que les auteurs soient lus ! 

Remarque : Si vous voulez voir de quoi à l’air le bouton avant que je l’installe, le site Sophielit est déjà affilié à Rue des Libraires. Ce sera une occasion de découvrir un site qui déborde de consciencieux recensements de livres jeunesse, adolescence comprise et même ciblée. Sophie a d'ailleurs mené une entrevue captivante avec Dominique Lemieux, directeur général des Librairies indépendantes du Québec.